- Robert Badinter va rejoindre le 9 octobre le groupe des « Grands Hommes » (et des quelques grandes femmes) honorés au Panthéon.
- Un monument funéraire, appelé cénotaphe, sera érigé en son hommage.
- Mais de quoi s’agit-il ?
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La panthéonisation de Robert Badinter
Quarante-quatre ans jour pour jour après l’abolition de la peine de mort, Robert Badinter entrera au Panthéon, ce jeudi 9 octobre. Cette cérémonie solennelle, qui fera de l’ancien ministre de la Justice une figure immortalisée parmi les « Grands Hommes » de la République, répond à l’engagement pris par le président de la République lors de l’hommage national organisé après sa disparition, le 9 février 2024, à l’âge de 95 ans.
À cette occasion, Emmanuel Macron avait déclaré que son «
nom devra s’inscrire
avec ceux qui ont tant fait pour le progrès humain et pour la France ».
Cette panthéonisation s’ajoute à celles qu’il a décidées depuis 2017 pour Simone Veil, Maurice Genevoix, Joséphine Baker et les résistants Missak et Mélinée Manouchian, avant celle prévue mi-juin de l’historien et résistant Marc Bloch.
Un monument funéraire semblable à un tombeau
Robert Badinter a été inhumé au cimetière de Bagneux, près de Paris, mais on ne transfèrera pas ses cendres dans le mausolée : un cénotaphe y sera érigé en son hommage, selon le souhait de sa famille. Le mot cénotaphe vient du grec « kenos » qui signifie « vide », et « taphos » qui signifie « tombeau ». Comme son nom l’indique, un cénotaphe est donc un monument funéraire semblable à un tombeau dans sa forme, mais qui est vide, qui ne contient aucun corps. Ils sont élevés à la mémoire d’une ou de plusieurs personnes décédées. Les différents monuments aux morts que l’on trouve dans nos villes sont donc des cénotaphes. Le cénotaphe de Dante, qui se trouve au cœur de la basilique Santa Croce de Florence, en Italie, et rend hommage au poète florentin, et celui du parc de la Paix à Hiroshima, font partie des exemples les plus connus dans le monde.
D’autres personnalités défuntes sont également représentées au Panthéon par un cénotaphe. C’est par exemple le cas de la chanteuse Joséphine Baker depuis 2021, dont le corps est inhumé au cimetière marin de Monaco, où sa famille voulait qu’elle reste aux côtés de son dernier mari et de l’un de ses enfants. Certains cercueils conservent même une part de mystère. Le 19 décembre 1964, la voix chevrotante de Malraux accueillait Jean Moulin avec cette formule devenue célèbre : « Entre ici, Jean Moulin, avec ton terrible cortège
« , mais les cendres du héros de la résistance conservées dans son cercueil ne peuvent avec certitude être considérées comme les siennes. L’ancien préfet est mort torturé par la Gestapo dans des conditions troubles qui n’ont pas permis une identification formelle.
En outre, l’entrée au Panthéon n’implique pas toujours un tombeau sur place. Dans le cas de Léon Gambetta, le « père » fondateur de la IIIe République, seul son cœur est conservé dans une urne placée dans l’escalier principal conduisant à la crypte. Le reste de son corps est resté à Nice.
La dernière façon possible d’inscrire le nom d’un défunt au Panthéon est la plaque commémorative. C’est l’option qu’avait retenue Nicolas Sarkozy pour l’écrivain et homme politique Aimé Césaire en 2011, afin de respecter sa volonté d’être enterré en Martinique. Actuellement, 82 personnes possèdent une tombe, une urne funéraire ou un cénotaphe dans la crypte de l’ancienne église parisienne.