L’équipe de France masculine de football et son homologue d’Azerbaïdjan ne se sont affrontées que deux fois par le passé. Mais leur dernier match fut longtemps gravé dans les annales des Bleus : le 6 septembre 1995, à Auxerre, ces derniers avaient écrasé leurs adversaires, 10-0. Le plus large succès de leur histoire, jusqu’au 14-0 infligé à Gibraltar en novembre 2023. Didier Deschamps était de l’aventure dans l’Yonne comme joueur. Trente ans plus tard, c’est dans le costume de sélectionneur que le Bayonnais s’apprête à retrouver la Milli komanda (« l’équipe nationale »), vendredi 10 octobre, au Parc des Princes, à Paris.
Après les victoires du mois de septembre contre l’Ukraine (2-0) et l’Islande (2-1), son groupe peut, en cas de succès face à l’Azerbaïdjan, se rapprocher un peu plus d’une qualification pour la prochaine Coupe du monde aux Etats-Unis, Canada et Mexique (11 juin-19 juillet 2026). Celle-ci pourrait même être effective dès lundi soir, si les Bleus s’imposaient aussi lors de leur deuxième rencontre contre l’Islande, à Reykjavik. Il faudrait pour cela que l’Islande et l’Ukraine aient fait match nul vendredi, ou que l’Ukraine ait battu l’Islande mais pas l’Azerbaïdjan, trois jours plus tard.
La Milli komanda, qui n’a jamais disputé la moindre phase finale d’une compétition internationale et pointe à la 124ᵉ place du classement des nations de la Fédération internationale de football (FIFA), a démarré sa campagne qualificative par une large défaite en Islande (5-0) et un match nul contre l’Ukraine (1-1).
« Ne pas les prendre à la légère »
« J’ai bien conscience que tout le monde pense que ce match, on va le gagner et qu’on se demande surtout combien on va mettre de buts, reconnaissait Didier Deschamps en conférence de presse, lundi, à Clairefontaine (Yvelines). Mais il ne faut pas prendre [les Azerbaïdjanais] à la légère, les sous-estimer. »
La menace, pour le sélectionneur et ses troupes, est clairement identifiée. Elle réside dans un noyau dur de sept joueurs évoluant dans le club de Qarabag, la meilleure équipe du pays, qui a épaté en remportant à la surprise générale ses deux premiers matchs de Ligue des champions, contre Benfica (2-3) et Copenhague (2-0).
Le coach est encore traumatisé par le doublé d’Emil Kostadinov lors du match entre la France et la Bulgarie, en novembre 1993, qui avait privé les Bleus de la Coupe du monde 1994. Au point d’alerter régulièrement ses hommes sur le danger de se montrer suffisant, comme l’a rappelé le capitaine Kylian Mbappé.
« L’enjeu est bien plus important que simplement enfiler des buts. C’est se rapprocher de la qualification (…). Mais après, si on peut enfiler des buts, on ne va pas s’en priver », a déclaré en souriant l’attaquant, qui devrait bel et bien jouer cette rencontre, malgré une gêne à la cheville ressentie lors de son dernier match avec le Real Madrid. Avec 52 buts au compteur en sélection, à cinq unités d’Olivier Giroud, le prodige de Bondy espère profiter du duel de ce vendredi pour se rapprocher du record de son ex-coéquipier.
Une attaque inédite attendue
Kylian Mbappé et Michael Olise seront les fers de lance d’un secteur offensif marqué par plusieurs absences – Ousmane Dembélé, Désiré Doué, Bradley Barcola, Marcus Thuram, Rayan Cherki, Randal Kolo Muani – et en recomposition pour ce rassemblement. La ligne d’attaque alignée sera inédite puisqu’ils pourront être accompagnés de l’expérimenté Kingsley Coman, des revenants Florian Thauvin et Christopher Nkunku, ou des novices Maghnes Akliouche, Jean-Philippe Mateta ou Hugo Ekitike.
Entre la rencontre face à l’Azerbaïdjan et celle contre l’Islande, séparées de seulement trois jours, Didier Deschamps devrait effectuer une rotation importante, pour préserver certains joueurs. Interrogé sur l’équipe qui débutera au Parc des Princes, vendredi, le sélectionneur a répondu que le match face à la Milli komanda « est le plus important ». Un succès placerait l’équipe de France sur de bons rails avant le déplacement en Islande.
