« Nous avons réitéré qu’un cessez-le-feu immédiat était nécessaire de toute urgence » en Ukraine, ont déclaré, mercredi 12 novembre, les ministres des affaires étrangères des Etats-Unis, de la France, du Canada, de l’Italie, de l’Allemagne, du Royaume-Uni et du Japon dans leur communiqué final après une réunion du G7 de deux jours à Niagara (Canada). « Les frontières internationales ne doivent pas être modifiées par la force », ont-ils ajouté, répétant leur « soutien indéfectible » à Kiev et à la souveraineté du pays.
Invité, le ministre ukrainien des affaires étrangères, Andrii Sybiha, a plaidé « L’Ukraine veut la fin de la guerre aussi rapidement que possible », avant d’appeler le G7 à continuer à investir dans la fabrication de missiles et de drones, et la défense aérienne de l’Ukraine. Selon lui, le président russe Vladimir Poutine « se fait toujours l’illusion qu’il peut gagner ».
Plus tôt, Ottawa, hôte du sommet, a annoncé de nouvelles sanctions contre Moscou au moment où, à l’approche de l’hiver, l’Ukraine est la cible d’attaques russes redoublées sur ses infrastructures énergétiques. Le mois dernier, Donald Trump avait imposé des sanctions aux deux plus grandes compagnies pétrolières russes − Rosneft et Lukoil − fustigeant Vladimir Poutine pour son refus de mettre fin au conflit.
Au soudan, la plus grande crise humanitaire au monde
La crise soudanaise, qui s’est encore aggravée ces dernières semaines, est également des préoccupations lors de cette seconde rencontre de l’année des chefs de la diplomatie des pays du G7 qui ont déploré « l’impact dévastateur de cette guerre sur les civils et civiles, notamment la famine qui a conduit à la plus grande crise humanitaire au monde. Nous condamnons sans équivoque les violences sexuelles ».
Dans la foulée de cette déclaration, le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a demandé l’arrêt des livraisons d’armes aux paramilitaires : « Quelque chose doit être fait pour arrêter les livraisons d’armes et le soutien dont bénéficient les FSR, alors qu’ils continuent leurs avancées ». Les Emirats arabes unis, alliés des Etats-Unis, sont accusés par certaines ONG de fournir des armes aux FSR, ce qu’ils démentent.
Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une lutte pour le pouvoir opposant l’armée aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), tous deux accusés d’exactions. Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé près de 12 millions de personnes et provoqué la pire crise humanitaire au monde selon l’ONU.
Pas d’échanges sur le Vénézuéla ou le conflit canado-américain sur les droits de douane
Selon les participants, deux dossiers très conflictuels ont été évités lors des réunions : le Venezuela et la brouille canado-américaine sur les droits de douane. Ainsi, en quittant le Canada, M. Rubio a affirmé que ses alliés du G7 n’avaient pas évoqué le dossier vénézuélien avec lui.
La veille, le ministre français Jean-Noël Barrot s’était pourtant dit « préoccupé » par les opérations militaires américaines dans les Caraïbes où les Etats-Unis ont mené une série de frappes contre des embarcations qu’ils accusent − sans présenter de preuves − de transporter de la drogue, faisant au total 76 morts.
Le Canada et les Etats-Unis n’ont pas non plus évoqué la question de leur différend économique. « Nous entretenons d’excellentes relations de travail » avec M. Rubio, a ainsi affirmé la ministre des affaires étrangères canadienne, Anita Anand, expliquant qu’elle n’était pas en charge du dossier, et a assuré qu’ils s’étaient concentrés sur « leur collaboration sur de nombreux dossiers, de l’Ukraine au Moyen-Orient, en passant par Haïti et l’Arctique ».
Les deux pays avaient entamé depuis des semaines des discussions commerciales mais, vexé par une publicité canadienne concernant les droits de douane, Donald Trump a annoncé fin octobre y mettre un terme. Depuis, Ottawa a plusieurs fois dit être prêt à reprendre la discussion.









