La décision faisait débat depuis plusieurs jours au Quai d’Orsay. Après avoir recommandé, le 7 novembre, aux ressortissants français de quitter temporairement le Mali « dès que possible », en raison de la pression croissante des groupes djihadistes sur Bamako, les autorités françaises ont décidé, vendredi 21 novembre, de rapatrier une partie des agents de l’ambassade de France, du consulat, et des personnels expatriés dans des établissements scolaires français de la capitale malienne, ainsi que leurs familles.
Le nombre de personnes concernées, ainsi que l’impact concret de cette décision sur le fonctionnement futur de l’ambassade et de ses différents services à Bamako, n’a pas été précisé. Selon le Quai d’Orsay, cette décision graduée a été prise « au regard du contexte [sécuritaire] et à l’instar de plusieurs de ses partenaires ». Une référence à différents pays occidentaux, en particulier aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, qui, dès le 30 octobre, avaient annoncé l’évacuation de leur personnel « non essentiel » et de leurs familles du Mali.
Les enjeux symboliques et humains d’une telle mesure sont toutefois bien plus importants pour Paris que pour Washington ou Londres. Outre son statut d’ex-puissance coloniale qui entretient des relations très tendues avec Bamako depuis qu’une junte souverainiste y a pris le pouvoir par un coup d’Etat, en 2020, la France compte 4 300 ressortissants inscrits sur ses listes consulaires, parmi lesquels une large majorité de binationaux. Un chiffre qui en fait, de loin, le pays occidental comptant le plus de citoyens au Mali.
Il vous reste 53.95% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.









