Les récentes inondations au Vietnam, frappé depuis plusieurs semaines par des pluies diluviennes, ont fait au moins 90 morts en une semaine, selon un bilan officiel publié dimanche 23 novembre. Plus de 60 des 90 personnes tuées depuis le 16 novembre ont été recensées dans la province montagneuse de Dak Lak (centre), où les eaux ont inondé des dizaines de milliers d’habitations, a précisé le ministère de l’environnement. Le précédent bilan, datant de samedi, évoquait 55 victimes. Douze personnes sont par ailleurs portées disparues.
Mach Van si, agriculteur de Dak Lak âgé de 61 ans, s’est retrouvé bloqué sur le toit de sa maison avec son épouse pendant deux nuits, encerclé par les flots. « Notre quartier a été complètement détruit. Il ne reste rien. Tout a été recouvert par la boue », a-t-il témoigné auprès de l’Agence-France Presse (AFP). « Je pensais que nous allions mourir, car il n’y avait pas d’issue ».
129 000 usagers privés d’électricité
Le sud et le centre du pays d’Asie du Sud-Est subissent des précipitations incessantes depuis la fin octobre, entraînant des inondations à répétition et laissant sous les eaux des destinations touristiques ainsi que des sites historiques. Des quartiers entiers ont été submergés dans la ville côtière de Nha Trang (sud) la semaine dernière. Et des glissements de terrain ont frappé les hauteurs autour de Da Lat (sud), lieu prisé des touristes.
Dimanche, plusieurs tronçons d’autoroutes restent impraticables, selon le ministère de l’environnement, ajoutant qu’il en est de même pour les chemins de fer par endroits. Plus de 129 000 usagers demeurent privés d’électricité par des coupures qui ont concerné jusqu’à un million de personnes la semaine passée. Le ministère a estimé à environ 300 millions d’euros les pertes économiques engendrées par les inondations dans cinq provinces.
Distribution de nourriture aux sinistrés
Plus de 80 000 hectares de rizières et d’autres cultures ont été endommagés, tandis que plus de 3,2 millions de volailles et de têtes de bétail ont été tuées. Selon le média d’Etat Tuoi Tre News, les autorités ont déployé des hélicoptères pour larguer des vivres aux populations isolées. Au sol, des dizaines de milliers d’agents fournissent vêtements, pastilles de purification d’eau, nouilles instantanées et autres provisions aux sinistrés. Dans la province côtière de Khanh Hoa (sud), deux ponts suspendus ont été détruits par les inondations la semaine passée, coupant du monde de nombreux foyers, a encore rapporté le média officiel.
Le Vietnam connaît habituellement de fortes pluies entre les mois de juin et septembre, les scientifiques expliquant que le réchauffement climatique provoqué par l’activité humaine rend les phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents, plus meurtriers et plus destructeurs. Pour chaque degré supplémentaire, l’atmosphère peut contenir 7 % d’humidité en plus, avec des retombées hydriques plus lourdes, préviennent les experts.
Entre janvier et octobre, les catastrophes naturelles ont fait 279 morts ou disparus au Vietnam et plus de 2 milliards de dollars (1,7 milliard d’euros) de dégâts, selon des chiffres officiels. Début octobre, le nord du pays avait déjà été frappé par d’importantes inondations après le passage des typhons Bualoi et Matmo, tous deux meurtriers. Ce fut ensuite au tour de Kalmaegi de balayer le territoire début novembre, faisant là encore des victimes.
Fin octobre, la ville de Hué (centre), destination prisée des touristes pour son ancienne cité impériale, a battu le record national de précipitations qui datait de 1999, enregistrant jusqu’à 1,7 mètre de pluie en 24 heures.










