Lors d’un récent voyage au Kazakhstan, j’ai été frappé par l’enthousiasme des gens pour l’intelligence artificielle (IA). Pratiquement toutes les personnes que j’ai rencontrées, qu’il s’agisse d’universitaires, de décideurs ou d’entrepreneurs, semblaient convaincues que cette technologie permettrait de résoudre des problèmes épineux, qu’il s’agisse de diversifier l’économie pour qu’elle ne dépende plus des ressources naturelles ou d’élargir l’accès à des services essentiels, en particulier pour les populations isolées. Je m’attendais à ce que la diffusion des connaissances sur l’IA soit plus lente, mais l’optimisme des économies émergentes n’aurait peut-être pas dû me surprendre. Après tout, le développement rapide de l’IA leur offre d’importantes possibilités.
Comme l’a montré le dernier rapport des Nations unies sur le développement humain, les populations des économies émergentes sont non seulement bien conscientes de ces possibilités, mais aussi plus confiantes à l’égard de la technologie que celles des économies développées.
Dans les économies avancées, les conversations sur l’IA ont tendance à tourner immédiatement autour des craintes d’une automatisation excessive, de pertes d’emplois et de perturbations du marché du travail. Les populations des économies émergentes craignent également que l’IA entraîne une vague d’automatisation, mais elles s’attendent à une collaboration encore plus riche et plus intense entre l’homme et la machine.
Terrain pour innover
On pourrait être tenté de souligner le risque d’une « fracture numérique de l’IA », les pays à hauts revenus bénéficiant de manière disproportionnée de la technologie, tandis que les pays à faibles et moyens revenus resteraient à la traîne. Mais ces préoccupations portent sur une autre dimension de la révolution de l’IA : le développement d’un ensemble croissant d’outils puissants à déployer, par exemple, pour faire progresser la découverte scientifique, accroître la productivité, générer de nouveaux produits et services ou automatiser (par l’intermédiaire d’agents) des tâches complexes qui impliquent la planification, l’enchaînement et l’intégration d’étapes. Comme peu de pays peuvent répondre aux exigences associées en matière d’échelle, d’investissement et d’infrastructure, ces activités ont principalement lieu aux Etats-Unis et en Chine.
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