- Les États-Unis ont dévoilé la semaine dernière un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine.
- Selon les médias américains, le texte reprenait avant tout les mesures du Kremlin.
- Celles-ci avaient été portées par un émissaire de Poutine qui s’est rendu en Floride il y a quelques semaines pour évoquer une résolution du conflit.
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Ukraine-Russie : l’espoir de négociations au point mort
Un plan américain taillé sur mesure pour satisfaire le Kremlin. Depuis près d’une semaine, les critiques fusent à l’encontre du texte dévoilé par la Maison Blanche pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Du camp démocrate aux alliés européens de Kiev, tous dénoncent un projet en 28 points reprenant la quasi-totalité des exigences de Vladimir Poutine. Et pour cause : il aurait été rédigé sous l’égide d’un émissaire du Kremlin.
C’est en tout cas ce que rapporte la presse américaine qui, en marge des négociations qui ont eu lieu ce week-end à Genève pour tenter de faire une place aux doléances ukrainiennes, a dévoilé les contours du plan Trump et sa rédaction. Tout a débuté avec les révélations d’Axios : selon ce média, Washington et Moscou ont préparé discrètement un texte pour mettre fin à l’invasion russe de l’Ukraine, lancée en février 2022. Parmi les solutions avancées : que Kiev cède à la Russie des territoires que cette dernière occupe et réduise son armée de moitié.
Une « liste de souhaits russe »
Très vite, le plan fait l’unanimité contre lui au sein des alliés de l’Ukraine, lesquels fustigent un document pro-russe. Et pour cause : il aurait été préparé avec Kirill Dmitriev. Cet émissaire du Kremlin s’est rendu à Washington le 26 octobre dernier, un voyage qu’il avait lui-même évoqué : « Arrivé aux États-Unis pour continuer le dialogue USA-Russie – visite planifiée de longue date sur invitation de la partie américaine
« , avait écrit ce proche de Poutine sur X.
Ancien banquier de Goldman Sachs passé par l’université de Stanford, Kirill Dmitriev se serait rendu en Floride pour phosphorer avec Steve Witkoff, l’un des émissaires de Donald Trump. C’est là que le document aurait notamment été conçu. C’est d’ailleurs l’avis de Steve Witkoff lui-même : l’homme d’affaires a commis une bourde, rédigeant un commentaire en ligne le 19 novembre – après la publication du scoop d’Axios – dans lequel il estime que le journaliste « a dû obtenir ça de K
« . À savoir Kirill Dmitriev.
Le plan Trump ne serait-il pas avant tout la liste des doléances de la Russie ? C’est en tout cas ce que trois sénateurs, le républicain Mike Rounds, l’indépendant Angus King et la démocrate Jeanne Shaheen, ont laissé sous-entendre ce week-end. D’après ces élus du Congrès, le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio leur avait confié que le document ne correspond pas à la position officielle des États-Unis, mais représente simplement un point de départ pour des discussions et inclut une « liste de souhaits russe
« .
Le secrétaire d’État américain a rapidement démenti les affirmations des trois sénateurs. « La proposition de paix a été rédigée par les États-Unis
« , a contesté le ministre sur X. Ce dernier a d’ailleurs changé son fusil d’épaule à l’issue du week-end de pourparlers à Genève. Selon un communiqué rédigé conjointement avec Kiev, la présidence américaine a réaffirmé « que tout futur accord devra pleinement respecter la souveraineté de l’Ukraine »
. Selon un communiqué conjoint, les États-Unis et l’Ukraine ont d’ailleurs « rédigé une nouvelle version, affinée, d’un cadre (pour un accord) de paix
« . Donald Trump, qui avait donné jusqu’au 27 novembre à Volodymyr Zelensky pour donner une réponse, a concédé samedi que ce plan ne constituait pas sa « dernière offre
« .







