En cette matinée d’automne, le commandant Serhiy Filimonov, « Filya » de son nom de guerre, a le regard grave. Il profite de jours de répit, sur la ligne de front du Donbass, près de Pokrovsk, pour distribuer médailles, distinctions et lettres de félicitations que son bataillon a reçues ces derniers mois. Sans pouvoir révéler des chiffres, il reconnaît qu’« il y a beaucoup de médailles qu’on ne peut malheureusement plus donner, parce que les gars sont morts, et beaucoup d’autres qu’on décerne sur des lits d’hôpitaux, aux blessés ».
Lors d’une précédente rencontre, dans un bunker non loin du front, en juin, « Filya », les traits tirés et le regard inquiet, confiait sa préoccupation du jour : son bataillon avait eu six blessés depuis l’aube et ne parvenait pas à les évacuer de la première ligne. Ce jour-là, il y avait trop de drones et de roquettes russes, trop d’obstacles pour les secouristes, trop de violence dans l’air.
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