- Les Français ont jeté 600.000 tonnes de vêtements l’an passé, mais seul un quart a été collecté.
- Brest, Rosporden, ou encore Quimper dans le Finistère, croulent sous les dépôts sauvages de textile, notamment depuis la fermeture d’un centre de tri.
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Le 20H
Des vêtements étendus sur dix mètres, au pied du hangar d’Emmaüs à Brest (Finistère). La scène se répète deux fois par mois en moyenne. « Quand il y a la pluie, je trouve tous les vêtements, tout le textile qui est mouillé, c’est de la déchetterie »,
s’indigne Haitem, salarié de l’association. Lui et les autres compagnons déplorent les dépôts de vêtements en dehors des horaires d’ouverture, devant leur bâtiment. « Il y a des gens habitués qui viennent fouiller pendant le week-end. Le problème, c’est que les gens qui viennent fouiller font le tri ici et ils font vraiment du gros bordel »,
décrit Haitem dans la vidéo du 20H de TF1 visible en tête de cet article.
Dans le Finistère, depuis qu’un centre de tri, l’association de recyclage des textiles Abi 29, a mis la clé sous la porte, les bornes blanches du réseau relais sont condamnées. Mais les habitants continuent d’y déposer des vêtements, comme ici à Rosporden. La mairie a même dû payer la facture pour évacuer ces vêtements. « Entre 100 et 200 euros pour cette fois-ci peut-être, mais c’est vrai que si c’était renouvelé toutes les semaines ou tous les 15 jours, à force ça ferait des sommes un peu conséquentes et au final, c’est de l’argent du contribuable »,
Karen Le Moal, adjointe au maire (DVG) de Rosporden.
La municipalité appelle au civisme et invite les habitants à se tourner vers des associations spécialisées, comme celle-ci à Quimper. Mais comme partout en France, cette recyclerie croule sous les dons. Donc là, en trois minutes, on a eu 21 kilos. Pour faire face à cet afflux de textiles, Cynthia Hodey, responsable des ventes au sein de la ressourcerie Treuzkemm, a limité les jours de collecte et elle est même obligée de faire une sélection. « Du coup, si ça ne vous dérange pas, je vais vous rendre ce qui n’est pas de saison. On ne prend pas les petites robes, les bains, les shorts »,
précise-t-elle à une personne venue faire un dépôt.
En un an, dans cette association, la quantité de vêtements donnés est passée de 10 à 20 tonnes. « Ça s’explique avec l’arrêt du Relais qui ne prend plus les vêtements et parce que les gens donnent plus et que la seconde main devient la norme »,
explique-t-elle. Cynthia pointe aussi du doigt la fast fashion de plus en plus présente dans les donations ainsi que le comportement compulsif des consommateurs. « Voilà, acheté pour rien »
, lance-t-elle en montrant un vêtement neuf, encore avec son étiquette d’achat. « On en a assez régulièrement,
souligne-t-elle. On ne l’achète pas pour le mettre, on l’achète pour acheter. »
Les collectes de vêtements dans les associations françaises ont augmenté de 8% en un an. Mais la qualité des dons est de moins en moins bonne.








