Le Français Lucas Philippe a été élu président d’Interpol jeudi 27 novembre à Marrakech, au Maroc, lors de la 93e assemblée générale de l’organisation.
M. Philippe, 53 ans, est contrôleur général de la police française, actuel conseiller affaires européennes et internationales auprès du directeur général de la police nationale (DGPN). Il succède à l’Emirati Ahmed Nasser Al-Raisi.
« Son parcours lui confère une légitimité rare et précieuse, alliant plus de quinze années d’expérience dans la lutte contre la criminalité organisée et le terrorisme et une pratique largement éprouvée de la coopération internationale », a salué le ministre de l’intérieur, Laurent Nuñez, sur X.
Créée en 1923 pour faciliter la coopération entre les polices des pays membres, Interpol désigne tous les quatre ans un président, dont le rôle est essentiellement honorifique.
Lucas Philippe a obtenu 84 voix (51,2 %), contre 60 voix (36,6 %) pour le candidat turc Mustafa Serkan Sabanca, tandis que la Namibienne Anne-Marie Nainda et l’Ethiopien Demelash Gebremicheal Weldeyes ont obtenu respectivement 12 voix (7,3 %) et 8 voix (4,9 %), selon l’agence officielle marocaine MAP.
Plusieurs anciens présidents d’Interpol ont fait polémique
Le titulaire du poste préside les réunions annuelles de l’assemblée générale, l’instance dirigeante suprême de l’organisation qui dicte politique générale, méthodes de travail et orientations financières.
Mais c’est le secrétaire général qui dirige les opérations au jour le jour, à Lyon, où siège Interpol depuis 1989. Le Brésilien Valdecy Urquiza, élu pour cinq ans en novembre 2024, occupe actuellement ces fonctions.
Parmi les anciens présidents d’Interpol, plusieurs ont fait polémique, dont le général émirati Ahmed Nasser Al-Raisi, élu en 2021 malgré des accusations de torture en France et en Turquie.
Ancien vice-ministre de la sécurité publique chinois, Meng Hongwei, nommé en 2016, avait lui brusquement disparu du siège lyonnais de l’organisation policière deux ans plus tard, faisant les gros titres de la presse internationale.
Au bout d’une dizaine de jours, Pékin avait annoncé qu’il était rentré en Chine, puis qu’il avait été placé en détention pour des soupçons de corruption. Le dignitaire a ensuite été condamné à treize ans et demi de prison en 2020.
Autre ancien président à avoir fait parler de lui, le Sud-Africain Jackie Selebi (2004-2008) avait été inculpé pendant son mandat pour corruption et finalement condamné en 2010 dans son pays à quinze ans de prison.









