Au moins 83 personnes sont mortes dans l’incendie d’un complexe de gratte-ciel résidentiels qui s’est déclaré mercredi 26 novembre à Hongkong, où les secours continuent, jeudi, d’asperger d’eau les vertigineuses tours calcinées, avec plus de 250 personnes toujours portées disparues.
Les investigations pour déterminer les causes de ce sinistre, qui s’est déclaré mercredi après-midi, ont commencé, selon les autorités, notamment sur le possible rôle des échafaudages en bambou. Les policiers cherchent à savoir comment les flammes immenses ont pu se propager entre ces gratte-ciel d’habitation, dans ce territoire réputé parmi les plus densément peuplés au monde.
Lors d’une conférence de presse, le numéro deux du gouvernement de Hongkong, Eric Chan, a déclaré qu’il était « impératif d’accélérer la transition complète vers les échafaudages métalliques », ajoutant que le gouvernement collaborerait avec l’industrie de la construction sur cette question.
Au lendemain du déclenchement de l’incendie, les flammes intenses touchant quatre des huit immeubles d’habitation ont finalement été éteintes, ont déclaré les secours jeudi après-midi, et les incendies dans trois autres étaient sous contrôle. Un immeuble du complexe n’a pas été touché.
Parmi les 83 morts figure un pompier de 37 ans. Deux Indonésiens, des employés de maison, figurent aussi parmi les morts, selon leur consulat. Mais le bilan des morts pourrait encore s’alourdir, le chef de l’exécutif de la ville, John Lee, ayant annoncé jeudi 279 personnes portées disparues. Les pompiers ont indiqué plus tard avoir établi un contact avec certaines de ces personnes.
Parmi les personnes hospitalisées, 12 étaient dans un état critique, 29 dans un état grave et 17 stables, selon le bilan jeudi soir des autorités.
« Grossière négligence »
L’incendie s’est déclaré mercredi peu avant 15 heures locales (8 heures à Paris) dans le district de Tai Po, dans le nord de Hongkong. Le feu a rapidement gagné sept des huit tours. Dès l’aube jeudi, une chaîne de solidarité de centaines de personnes s’est mise en place spontanément autour du site comprenant 1 984 logements, et inauguré en 1983. Plus de 1 200 personnes ont été mobilisées pour les secours, selon les autorités de ce territoire à statut spécial de la Chine.
La police a annoncé avoir arrêté trois hommes, soupçonnés de « grossière négligence », après la découverte de matériaux inflammables abandonnés lors de travaux de maintenance qui ont permis au feu de « se propager rapidement ». Le dirigeant de Hongkong, John Lee a aussi annoncé une inspection de tous les grands chantiers de rénovation de la ville.
Les autorités de la place financière asiatique ont annoncé avoir lancé une enquête anticorruption sur les travaux de rénovation du site, inauguré en 1983 et comprenant 1 984 logements. « Vu le retentissement immense dans l’opinion, un groupe de travail a été mis place pour lancer une enquête approfondie sur de possibles faits de corruption dans le grand projet de rénovation de Wang Fuk Court à Tai Po », a déclaré la commission indépendante contre la corruption de Hongkong dans un communiqué.
Le président chinois, Xi Jinping, a exprimé ses condoléances aux victimes.
Les incendies ont longtemps constitué un fléau à Hongkong, particulièrement dans les quartiers pauvres. Le renforcement des mesures de sécurité ces dernières décennies a permis de les rendre plus rares. Cependant, le risque est accru par le fait que Hongkong, qui compte 7,5 millions d’habitants, affiche une densité moyenne de plus de 7 100 habitants au kilomètre carré. Or ce chiffre est jusqu’à trois fois supérieur dans les zones les plus urbanisées.
Avec l’exiguïté du territoire, une profusion de tours pouvant compter plus de 50 étages ont été construites. Le président chinois, Xi Jinping, a présenté ses condoléances aux proches de victimes, et appelé à tout faire « pour éteindre l’incendie et minimiser les pertes humaines et matérielles », selon la chaîne publique CCTV.







