Alors que se succèdent les révélations de violences sexuelles en milieu périscolaire à Paris, un animateur a été mis en examen et écroué, jeudi 27 novembre, pour agressions sexuelles sur dix enfants en Essonne, dans le sud de l’Ile-de-France, a rapporté le parquet d’Evry dans la soirée.
L’enquête concerne des agressions sexuelles sur mineurs « pour des faits commis entre le 1ᵉʳ janvier 2021 et le 30 avril 2024 » à Morigny-Champigny, dans le sud du département, a ajouté cette source. « Dix victimes ont été recensées » à ce stade, précise encore le parquet, qui ajoute que le suspect, âgé de 28 ans, a reconnu les faits et « évoqué des pulsions ». Selon Le Parisien, qui a révélé cette affaire, plusieurs familles – cinq au total – auraient porté plainte pour ces faits, une information que n’a pas confirmé le parquet d’Evry.
Cette nouvelle enquête survient alors que, depuis plusieurs mois, le secteur périscolaire à Paris est secoué par une série de signalements d’agressions sexuelles dans des écoles maternelles. En 2025, trente animateurs périscolaires ont été suspendus, dont seize pour des suspicions de faits à caractère sexuel, un chiffre stable par rapport aux deux années précédentes, selon la mairie de Paris.
Mobilisation face à la multiplication des signalements
Quinze enquêtes ont été ouvertes pour des agressions sexuelles dans des écoles maternelles parisiennes, a déclaré lundi Lisa-Lou Wipf, la procureure spécialisée mineurs du parquet de Paris, dans les colonnes de Libération.
A la suite de ces révélations, la Ville de Paris a annoncé mi-novembre un plan de lutte contre les violences sexistes et sexuelles faites aux enfants dans les écoles, avec la création d’un poste de défenseur des enfants et un renforcement de la formation des animateurs.
Ces mesures ont été jugées « insuffisantes » par le collectif SOS Périscolaire, fondé en 2021, qui a reçu 400 témoignages sur des « comportements verbaux et physiques inappropriés » de membres du périscolaire à Paris et dans d’autres villes du territoire en l’espace de quatre ans.
La ministre déléguée chargée de l’égalité femmes-hommes, Aurore Bergé, a prôné lundi une « tolérance zéro » et un contrôle « systématique et annuel » du casier judiciaire de l’ensemble des animateurs et agents du périscolaire au contact avec les enfants et ce, quel que soit leur statut.
La mesure figure dans le projet de loi-cadre contre les violences faites aux femmes et aux enfants qui a été remis à Emmanuel Macron et Sébastien Lecornu, a déclaré la ministre chargée de l’égalité femmes-hommes dans une interview à l’Agence France-Presse.









