Sergio Dompé affiche un visage déterminé. Cet illustre représentant de l’élite industrielle lombarde en est désormais certain : l’avenir de son entreprise s’écrira aux Etats-Unis de Donald Trump, gouvernés par une administration qui impose désormais des droits de douane de 15 % aux exportateurs européens. « L’Europe a trop réglementé, trop perdu de temps, trop négligé l’innovation », avance le dirigeant.
D’ailleurs, si Dompé, le groupe pharmaceutique qui porte son nom, accueille Le Monde dans ses locaux milanais, le président répond aux questions par visioconférence, en Californie, où son entreprise dispose déjà d’un siège commercial. Celle-ci a enregistré un chiffre d’affaires de 1,2 milliard d’euros en 2024, et il prévoit désormais d’investir « 1,5 milliard d’euros sur trois ou quatre ans » outre-Atlantique. « Les droits de douane américains sur les médicaments innovants ont fourni une raison supplémentaire d’aller dans cette direction », explique-t-il.
Pour l’Italie, deuxième puissance industrielle européenne après l’Allemagne, l’arrivée au pouvoir de Donald Trump marque un changement d’époque. De la pharmacie aux machines-outils en passant par le textile et l’agroalimentaire, le pays a exporté pour 70 milliards d’euros en 2024 vers les Etats-Unis, son deuxième partenaire commercial. Sa réaction aux droits de douane constitue un test majeur pour l’Europe.
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