Un supplice de plus de deux semaines. Durant la 30e conférence des parties sur le climat (COP30) à Belem, au Brésil, l’Union européenne (UE) a dû encaisser. Dès le premier jour du sommet des chefs d’Etat, le 6 novembre, le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, est ostensiblement arrivé à bord d’une voiture électrique chinoise. Quelques jours plus tard, le président de la COP, André Aranha Corrêa do Lago, a regretté le « recul de l’enthousiasme dans les pays du Nord » et vanté une « Chine [qui] propose des solutions qui profitent à tous, pas seulement à elle ».
A quelques heures de la conclusion, les diplomates européens ont vu les petits Etats insulaires, traditionnels alliés, les lâcher. Se résignant à un accord creux sur l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre, après avoir soutenu l’idée d’une feuille de route pour sortir des énergies fossiles, les ministres européens ont même été montrés du doigt pour avoir bloqué les avancées en étant trop avares sur les aides financières à destination des pays en développement.
En l’absence des Etats-Unis de Donald Trump, qui ont déserté l’arène de la diplomatie climatique, les COP se transforment en piège pour les Européens. Parmi les blocs économiques les plus riches, l’UE est la partie la plus ambitieuse sur le front de l’atténuation. Mais elle se retrouve isolée face à la stratégie des pays émergents et aux demandes légitimes des pays en développement. Ces derniers, victimes d’un réchauffement dont ils ne sont pas responsables, réclament une augmentation des aides de la part des pays ayant émis le plus de gaz à effet de serre depuis la révolution industrielle, au XIXe siècle.
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