Montée de la défiance, manque de pédagogie de la part des pouvoirs publics… L’Argentine connaît une chute historique de sa couverture vaccinale par rapport à la période pré-Covid. Dans un pays doté de l’un des calendriers de vaccination les plus complets d’Amérique du Sud, seulement 46,7 % de la population avait, par exemple, reçu en 2024 la deuxième dose du vaccin contre la rougeole, soit près de 37 points de moins qu’en 2019, selon les données du ministère de la santé diffusées en septembre.
Moins d’enfants ont reçu ces dernières années la « triple dose bactérienne acellulaire » (diphtérie, tétanos, toux convulsive ou coqueluche) et dont l’injection est prévue une seule fois, à l’âge de 11 ans. De 80 % d’une classe d’âge il y a cinq ans, sa couverture est passée à 54,1 % au niveau national. La dose de rappel de la poliomyélite, requise à l’âge de 5 ans, a plongé de 84 % en 2019 à 47,6 % cinq ans plus tard. Pour ce vaccin, la capitale, Buenos Aires, présente une couverture particulièrement basse, de 30 %.
« Aucun des vaccins analysés n’atteint l’objectif de 95 %, établi pour assurer l’immunité collective », s’est alarmé la Société argentine de pédiatrie (SAP) dans un communiqué, publié à la mi-novembre. « Pire encore, [la couverture de] différentes doses stratégiques se situe en dessous de 50 % », poursuit le communiqué, citant le cas de la rougeole, de la rubéole et des oreillons, ainsi que de la poliomyélite.
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