C’est par un escalier en colimaçon, en cette fin novembre, que nous accédons à une pièce où virevoltent, avec une grâce de ballerine, de minuscules spirales végétales. Un double vertige. « Voici un cornichon fin de Meaux, planté il y a deux mois et demi, observe le physicien Drazen Zanchi Et voici une vrille, née à côté d’une feuille, enroulée sur elle-même. Vous la voyez ici se dérouler. » Nous sommes dans un laboratoire de l’université Paris Cité, où cet enseignant-chercheur cultive, mesure et tord en tous sens des vrilles végétales. Mais aussi leurs modèles artificiels, des tiges élastomères. L’enjeu : comprendre la mécanique fort complexe de ces torsades.
Sur le plan botanique, « les vrilles sont des adaptations qui permettent à certaines plantes grimpantes de s’accrocher à un support, explique Valéry Malécot, enseignant-chercheur à l’Institut Agro Rennes-Angers. D’autres plantes grimpantes, elles, ont développé d’autres moyens d’attache : aiguillons, racines crampons, ventouses, tiges volubiles… »
Ces hélices, en réalité, sont des organes transformés. Certaines dérivent d’une feuille, d’une partie de feuille ou de son pétiole, voire de l’axe central des feuilles composées, comme chez les clématites. D’autres sont des tiges modifiées, comme chez la vigne ou les cucurbitacées. D’autres, encore, seraient des fleurs avortées, comme dans le cas, peut-être, de la passiflore. « Au cours de l’évolution, des vrilles sont apparues à au moins 53 reprises chez des plantes à fleurs non apparentées », précise Valéry Malécot.
Il vous reste 66.13% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.










