De La Belle Hélène à La Vie parisienne, Jacques Offenbach s’est taillé une réputation de chef étoilé dont les opéras-comiques s’apparentent à des festins lyriques. A condition que les sujets s’y prêtent, à l’instar de La Périchole, chanteuse des rues qui, passablement éméchée, entonne un Je suis grise devenu célèbre. Sans commune mesure avec ces intrigues nourries par une multitude de personnages, les pérégrinations principalement solitaires de Robinson Crusoé auraient pu donner lieu à un ouvrage famélique si le compositeur et ses librettistes s’en étaient tenus au roman de Daniel Defoe. La nouvelle production de l’œuvre qui tient l’affiche du Théâtre des Champs-Elysées, à Paris, jusqu’au 14 décembre prouve qu’il n’en est rien.
L’histoire du Robinson Crusoé (1867) d’Offenbach débute dans la demeure familiale du jeune homme, moins fasciné par ses études d’avocat que par la recherche d’un trésor du côté du Brésil. Mis dans la confidence, son ami Toby abandonne sans regrets la perspective du métier d’épicier pour l’accompagner dans cette aventure. Suzanne, la bonne des Crusoé, entend tout et, amoureuse de Toby, elle va lui emboîter le pas. Edwige entretient en secret des sentiments de même nature à l’égard de Robinson, son cousin.
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