Le rendez-vous s’est improvisé dans l’urgence d’un week-end de hautes tensions entre l’Europe et les Etats-Unis. Lundi 8 décembre, Keir Starmer, le premier ministre britannique, devait recevoir à Londres le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, en compagnie d’Emmanuel Macron et du chancelier allemand, Friedrich Merz. La rencontre doit permettre d’évaluer l’état des discussions des derniers jours en Floride, en l’absence des Européens, entre les émissaires ukrainiens et américains, afin de mettre un terme à la guerre déclenchée voici bientôt quatre ans par la Russie. Il s’agit aussi d’une première concertation après la publication, vendredi, à Washington, d’une nouvelle stratégie de sécurité américaine, qui creuse comme jamais le fossé entre les deux rives de l’Atlantique, en raison de ses présupposés idéologiques et europhobes.
Dans un acte inédit d’ingérence, cette doctrine salue la montée en puissance des « partis européens patriotiques » – situés à l’extrême droite de l’échiquier politique – susceptibles de « cultiver la résistance à la trajectoire actuelle de l’Europe ». Celle-ci est de surcroît présentée comme un continent dont le « déclin économique est éclipsé par la perspective réelle et plus abrupte d’un effacement civilisationnel », en raison, notamment de l’immigration, du recul de la natalité, ou d’une présumée censure de la liberté d’expression.
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