L’AVIS DU « MONDE » – À VOIR
C’est un film politique, radical, qui fera hurler de rire, ou de rage, selon le positionnement du spectateur. Car certaines images d’Animal totem, de Benoît Delépine, sont à prendre comme un dessin de presse satirique, où l’on montre parfois des choses terribles que l’on ne ferait pas dans la vraie vie. L’objectif étant de marquer les esprits, sans prendre de gants. On ne va pas dévoiler ici le final de cette comédie noire, qui n’a pas plu au CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée), au point qu’il a refusé à Delépine l’avance sur recettes. Mais le cinéaste n’a pas cédé, il tenait à cette image fracassante, qui est l’ADN du scénario.
Dans cette étrange histoire, un homme en costume-cravate, Darius (Samir Guesmi), menotté à sa valise à roulettes, trace sa route à pied, depuis l’aéroport de Beauvais. Aux passants qui lui demandent ce qu’il fabrique, il dit qu’il a tout perdu, qu’on lui a volé ses papiers, et qu’il a rendez-vous le lendemain à la Défense (Hauts-de-Seine). Il a l’air bien perché, salue les insectes et animaux de passage, traverse les champs, s’attarde sur un bidon d’insecticide ou de fertilisant gavé de produits chimiques, qui « sent la chimio » de tonton et d’autres proches qu’il a perdus.
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