- La Royal Navy, marine britannique, a révélé jeudi avoir suivi en filature pendant 3 jours, dans la Manche, un sous-marin russe.
- Ce type d’opération s’inscrit dans le plan de défense antirusse du Royaume-Uni.
La Royal Navy
a traqué pendant trois jours un sous-marin russe qui naviguait dans la Manche, a-t-elle annoncé jeudi 11 décembre dans un communiqué, au moment où le Royaume-Uni œuvre à renforcer sa lutte contre cette menace.
Un navire ravitailleur de la marine britannique, avec un hélicoptère embarqué, a été déployé pour suivre le sous-marin de classe Kilo Krasnodar, très furtif, et le remorqueur Altay. Ces navires russes sont arrivés par la mer du Nord et sont passés par le détroit du Pas-de-Calais pour entrer dans la Manche. Mais celui-ci a navigué en surface tout le temps de l’opération, malgré des conditions météorologiques défavorables. Une fois arrivé près de l’île d’Ouessant, au nord-ouest de la France, les Britanniques ont passé le flambeau à un allié de l’Otan.
Des opérations de filature similaires en juillet
La Royal Navy
, qui ne précise pas quand la traque a eu lieu, a rappelé dans son communiqué qu’elle était prête à « enclencher des opérations anti sous-marins »
si le Krasnodar avait plongé dans les eaux. En effet, le Premier ministre britannique, Keir Starmer, avait annoncé le 2 juin sa stratégie de défense face à la Russie. « Lorsque nous sommes directement menacés par des États dotés de forces militaires avancées, le moyen le plus efficace de les dissuader est d’être prêts et, franchement, de leur montrer que nous sommes prêts à apporter la paix par la force »
, avait-il affirmé quelques mois plus tôt.
L’armée britannique avait déjà mené une opération de filature similaire en juillet, après avoir repéré le sous-marin russe Novorossiïsk dans ses eaux territoriales.
Le ministre de la Défense, John Healey, a annoncé lundi le lancement d’un programme de plusieurs millions de livres pour améliorer les capacités de la Royal Navy
face aux « menaces sous-marines »
de Moscou. Selon Londres, l’activité des sous-marins russes dans les eaux britanniques a augmenté de 30% ces deux dernières années. Le Royaume-Uni et la Norvège ont signé début décembre un accord de coopération pour opérer ensemble une flotte de frégates pour « traquer » ces sous-marins en Atlantique Nord.
Jeudi, le président de la Chambre des communes Lindsay Hoyle a aussi écrit une lettre aux députés britanniques, les avertissant que les tentatives de hameçonnage menées par des acteurs russes sur WhatsApp ou d’autres applications de messagerie étaient en augmentation. Celles-ci visent à tromper les élus pour qu’ils partagent des informations sensibles ou compromettantes. Le National Cyber Security Centre
britannique a affirmé ce même jour « travailler avec des partenaires au sein du gouvernement et du Parlement en réponse à des ciblages récents sur des applications de messagerie commerciales, notamment Signal et WhatsApp »
. En attendant, le Royaume-Uni continue à mettre en œuvre son plan de défense anti-russe.










