Le ministre de la justice, Gérald Darmanin, a dit « souhaiter » que le protoxyde d’azote soit inscrit sur la liste des produits stupéfiants, vendredi 12 décembre, et confirmé que le gouvernement travaillait à un encadrement strict de cette substance. Cette déclaration, faite sur BFM-TV et RMC, a lieu au lendemain de sa rencontre, au côté du ministre de l’intérieur, Laurent Nuñez, avec la mère de Mathis, 19 ans, mortellement percuté par un automobiliste sous protoxyde d’azote.
La vente de cette substance, surnommée « gaz hilarant » et utilisée en médecine ou en cuisine, est en théorie interdite aux mineurs et dans certains lieux depuis 2021, mais, sauf arrêtés locaux, elle reste légale. Ce produit entraîne, entre autres effet secondaires, la perte de contrôle de ses consommateurs.
« Je souhaite que ce soit une circonstance aggravante lorsqu’il y a des accidents »
Laurent Nuñez a évoqué de son côté sur RTL des mesures à mettre en place, comme l’interdiction d’avoir un « usage détourné » du protoxyde d’azote, « pour un usage euphorisant, comme une drogue », rappelant l’existence de propositions de loi sur le sujet au Parlement. S’il n’est « pas classé sur la liste des produits stupéfiants », le protoxyde d’azote sera « dans certains usages » « traité comme une drogue », a affirmé le ministre de l’intérieur. Il a évoqué la possibilité de « pouvoir fermer des commerces qui le vendent indûment et surtout d’interdire le port et le transport et la consommation sur la voie publique de manière généralisée sur le territoire national ».
Le 1ᵉʳ novembre, Mathis a été tué à Lille par un conducteur qui avait consommé du protoxyde d’azote et tentait de fuir la police. Jeudi, ses proches ont appelé le gouvernement à réserver la vente et l’achat de protoxyde d’azote « aux seuls professionnels autorisés par décret, sur présentation de justificatifs, par des revendeurs spécialisés », selon un communiqué de l’avocat des parents, Mᵉ Antoine Régley.
Gérald Darmanin s’est par ailleurs déclaré favorable à l’interdiction de consommation du protoxyde d’azote au volant et à la saisie du véhicule en cas de découverte de cette substance dans l’habitacle. « Et je souhaite que ce soit une circonstance aggravante lorsqu’il y a des accidents et lorsqu’il y a des assassinats involontaires », a poursuivi le ministre, en référence à la loi créant le délit d’homicide routier promulguée en juillet.












