Il est 21 h 32, dimanche 25 août, lorsque se fait entendre l’emphase symphonico-disco du jingle des Jeux olympiques de Paris. Apparaissent sur la grande scène du festival Rock en Seine la DJ Barbara Butch et l’autrice-dessinatrice de bandes dessinées et réalisatrice Marjane Satrapi tenant la flamme des Jeux paralympiques, prévus du 28 août au 8 septembre. Qu’elles transmettent au judoka handisport Hélios Latchoumanaya (médaillé de bronze Tokyo 2020). Le public applaudit cette étape du relais de la flamme, encourage le champion. Et acclame, quelques minutes après, le grand spectacle son (techno-rock) et lumière de LCD Soundsystem.
Un passage qui s’inscrivait dans la labellisation « Olympiade culturelle » du festival organisé du 21 au 25 août sur la partie basse du domaine national de Saint-Cloud. « Nous avions rencontré, au printemps 2023, Dominique Hervieu, la directrice de la culture pour l’Olympiade culturelle, pour faire part de notre envie d’être présents dans ce programme. Et, fin 2023, nous avons établi les grands axes de ce que nous pourrions proposer », nous avait dit, plus tôt, Matthieu Ducos, directeur du festival, détenu à parité par Combat, structure des activités médias et culture de l’homme d’affaires Matthieu Pigasse (membre du conseil de surveillance du Groupe Le Monde), et par AEG Presents France, l’une des branches du géant américain d’événements musicaux, sportifs et de divertissements AEG.
Le sport aura trouvé une place avec notamment une exposition de photographies mettant en regard attitudes sportives et prestations scéniques et une série de conférences, mais le principal a été fait en relation avec les Jeux paralympiques. Concert de Gossip intégralement chansigné en traduction française des paroles – avec projection des gestes en encart sur les écrans –, chorale avec des personnes en situation de handicap (déficience visuelle, autisme, handicap moteur) pour accompagner Thomas de Pourquery, venue des groupes Astéréotypie et Soyuuz, qui comprennent aussi des personnes en situation de handicap, mur d’escalade aux prises en alphabet braille, jeu de basket en fauteuil roulant…
Les souffleurs d’images
La proximité des Jeux paralympiques avec la tenue du festival a été « un accélérateur sur les sujets de l’accessibilité et de l’inclusion sur lesquels nous travaillons depuis des années », nous avait précisé Laura Wengrow, responsable des partenariats et des projets de responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Ainsi, le festival a mené a bien la réfection des allées en terre du site pour améliorer les déplacements des personnes à mobilité réduite (PMR), « qui servira aussi au public qui vient durant l’année visiter le domaine », réalisé des ajustements, des améliorations et des agrandissements des plates-formes proches des scènes qui peuvent recevoir des personnes en fauteuil roulant (sous réserves d’une préinscription). « On a fait le plein » et offert la possibilité, cette année, d’avoir recours à des souffleurs, comme au théâtre, au cinéma et dans les musées pour les déficients visuels, « avec l’association Souffleurs d’images. Dans un festival de musique en plein air, c’était une première pour eux ».
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