LA LISTE DE LA MATINALE
Si l’on n’arrive pas à se désintoxiquer de l’euphorie parisienne de l’été, on peut toujours la prolonger avec la nouvelle saison d’Emily in Paris (mais ce n’est pas sûr que ça marche). Sinon, on peut reprendre contact avec les dures réalités de la fiction en s’enfonçant dans la guerre des anneaux, dans une vision contemporaine de l’Olympe ou dans une Europe ravagée par la crise climatique. Heureusement pour le moral, Stéphane Blé est à l’Elysée.
« Les Anneaux de pouvoir », saison 2 : grand-peur et misère en Terre du Milieu
Signe de l’assurance croissante dont font preuve les créateurs des Anneaux de pouvoir, on ne pense jamais à l’énorme enjeu commercial et financier que représente la série pour la multinationale qui la produit au long de cette saison infernale et spectaculaire. Certes, le droit d’entrée dans cet univers convulsé par la guerre et la tyrannie reste élevé : il faut avoir vu la première saison, savoir reconnaître un elfe d’un hobbit, situer Mordor et Numenor sur la carte… Bref, s’être familiarisé avec cet avatar de l’univers de Tolkien qu’ont conçu John D. Payne et Patrick McKay, en profitant de moyens titanesques. Cet apprentissage ouvre les portes de la Terre du Milieu au moment où Sauron (Charlie Vickers) étend son emprise sur les espèces qui y cohabitent – elfes, nains, humains, orques…
Pendant que le conflit s’exacerbe jusqu’à l’affrontement qui occupe l’avant-dernier épisode, le scénario prend le temps d’étudier la corruption à l’œuvre en s’attardant longuement sur le personnage de Celebrimbor (Charles Edwards), elfe et orfèvre, qui se laisse persuader de créer plusieurs séries d’anneaux, ceux-là mêmes dont parle le titre. Cette attention méticuleuse à une poignée de personnages (parmi lesquels Adar, le félon qui a pris le parti des orques, à qui Sam Hazeldine offre une prestance tragique) donne encore plus de relief à la débauche de moyens humains et numériques. T. S.
Série créée par John D. Payne et Patrick McKay, d’après l’œuvre de J.R.R. Tolkien, avec Morfydd Clark, Charlie Vickers, Charles Edwards, Markella Kavenagh (Etats-Unis, Royaume-Uni, 2024, 8 épisodes de 58 à 73 min). Disponible sur Prime Video, trois épisodes le 29 août puis un épisode le jeudi jusqu’au 3 octobre.
« En place », saison 2 : la France « mleh » du président Stéphane Blé
La France n’a peut-être pas encore de premier ministre, mais sur Netflix, la République a un nouveau président. Stéphane Blé, éducateur de banlieue propulsé à l’Elysée par la magie d’une vidéo virale et d’un programme simple et basique – « Mangez bien, payez rien » –, s’apprête dans cette deuxième saison d’En place à prendre les rênes d’un pays qui attend ce candidat hors système au tournant.
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