Trois semaines après l’offensive lancée par ses forces armées, le 6 août, sur le territoire russe, dans la région de Koursk, Volodymyr Zelensky a, pour la première fois, justifié cette opération. Dans un lieu tenu secret, à Kiev, mardi 27 août, et devant de nombreux journalistes, le président ukrainien a affirmé que l’incursion de son armée en territoire ennemi faisait partie d’un « plan pour la victoire », afin que l’Ukraine se présente en position de force lors de futures négociations de paix. « L’objectif de ce plan est de forcer la Russie à mettre fin à la guerre. Et je désire fortement qu’il soit juste pour l’Ukraine », a-t-il affirmé, sans donner plus de détails.
Ce « plan pour la victoire », le chef de l’Etat ukrainien compte également le présenter courant septembre au président américain, Joe Biden, ainsi qu’à sa vice-présidente, Kamala Harris, et à Donald Trump, tous deux candidats pour l’élection présidentielle américaine de novembre. « Bien sûr, la guerre se terminera par un dialogue, mais il est nécessaire d’être en position de force avant ce dialogue », a ajouté M. Zelensky, qui est apparu après une première intervention de plusieurs officiels de haut rang, tels le chef de son administration, Andriy Yermak, le ministre de la défense, Rustem Umerov, ou bien encore le procureur général d’Ukraine, Andriy Kostin. Le commandant en chef des armées, Oleksandr Syrsky, était également présent par visioconférence.
Alors que la Russie n’avait pas été invitée à un précédent sommet pour la paix, à la mi-juin, en Suisse, qui s’était conclu sans grand achèvement, Volodymyr Zelensky avait émis l’idée, en juillet, que des représentants russes participent à un deuxième sommet à l’automne. Selon M. Yermak, l’Ukraine souhaiterait que ce second rendez-vous se déroule dans un des pays du « Sud global » qui ont adopté, jusqu’ici, une position de neutralité dans la guerre, et que Kiev tente de rallier à sa cause.
Ces déclarations interviennent alors que le porte-parole du président russe, Dmitri Peskov, a déclaré, mardi, que des négociations avec l’Ukraine avaient « perdu de leur pertinence ». Le président russe, Vladimir Poutine, « semble être prêt à mettre fin à la guerre diplomatiquement, mais [en même temps, il faut] lui donner 30 % de notre territoire », a fustigé le président ukrainien.
Des signaux aux alliés occidentaux
Pour conserver ses atouts, l’Ukraine se doit donc, aux yeux des autorités, de maintenir ses positions dans la région frontalière de Koursk, alors que son armée, en manque d’hommes et de munitions, ne cesse de reculer face aux assauts russes dans la région de Donetsk, dans l’est du pays. Mardi, le commandant en chef des forces armées, Oleksandr Syrsky, a assuré que les forces armées continuaient de progresser en Russie, contrôlant désormais 100 localités sur une superficie de 1 294 kilomètres carrés, et détenant 594 prisonniers de guerre russes. Mais le général a également reconnu que la situation était plus compliquée qu’auparavant, en raison de l’envoi de renforts. Moscou y aurait ainsi redéployé 30 000 soldats arrivés en majorité du sud de l’Ukraine.
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