Cet été, la Californie a de nouveau été en proie aux mégafeux, avec des températures avoisinant parfois les 46 °C et un temps particulièrement sec. Une situation qui ne cessera de s’aggraver à mesure que les effets du réchauffement climatique se feront sentir, si rien n’est fait pour l’enrayer. Depuis quelques années, certains experts proposent de modifier artificiellement le climat avec plusieurs techniques dites de « géo-ingénierie climatique », comprenant plusieurs méthodes dont l’éclaircissement des nuages. La technique a récemment fait parler d’elle dans cet Etat américain, où une expérience de ce type a été contestée.
Les nuages sont composés de multitudes de particules et de gouttelettes. Plus ces gouttelettes sont petites et nombreuses, plus elles sont réflechissantes : elles réfléchissent particulièrement les rayons du soleil, les renvoyant dans l’espace comme un miroir.
Il faudrait donc, selon certains scientifiques, envoyer des aérosols comme du sel marin dans certains nuages, afin de faire descendre la température de l’océan et ainsi contribuer à pallier les conséquences du réchauffement climatique. Un procédé à ne pas confondre avec l’ensemencement des nuages, utilisé depuis des décennies aux Etats-Unis ou en Chine, et qui consiste à produire des précipitations, comme la pluie.
« Modélisations climatiques »
Mais une étude, publiée au mois de juin dans la revue Nature Climate Change par des chercheurs de l’université de Californie à San Diego, montre que déployer une telle technologie sur la Côte ouest américaine pourrait, à long terme, « produire des effets collatéraux non souhaités à la fois dans la région ciblée et en dehors ». Dans le climat de 2050, elle perdrait en efficacité localement et pourrait aggraver les vagues de chaleur ailleurs dans le monde, y compris en Europe, notamment en raison de perturbations de la circulation des courants marins de l’Atlantique Nord, qui participent à la régulation du climat.
« A travers des modélisations climatiques en prenant pour exemple la Côte ouest américaine, nous avons simulé un refroidissement induit par l’éclaircissement des nuages, explique Katharine Ricke, climatologue et coautrice de l’étude. Dans les conditions climatiques actuelles, la technique fonctionne, en refroidissant la température de la zone. » L’étude modélise une potentielle réduction de 55 % des risques de chaleur dangereuse dans le Pacifique Nord (près de l’Alaska) et de 16 % si la mesure était mise en œuvre dans le sud de la Californie. Cela sans provoquer de conséquences dans d’autres zones géographiques.
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