D’après le Merriam-Webster, l’équivalent américain du Larousse, l’expression « people pleaser » est apparue pour la première fois au XVIe siècle.
Bien qu’ancien, ce terme continue de susciter de nombreuses réactions, notamment sur le réseau social TikTok qui enregistre 1,2 milliard de vues sur le hashtag #peoplepleaser.
Dans votre entourage, vous connaissez sûrement une personne qui veut toujours plaire aux autres au détriment de ses propres envies.
Sans le savoir, peut-être faites-vous partie de ces personnes qui ne savent pas dire « non » par peur de décevoir ou de manquer d’intérêt. Traduisible par « qui veut plaire aux gens », l’expression « people pleaser » ne désigne ni une maladie ni un trouble psychologique. Il s’agit davantage d’un comportement hérité de l’enfance ou de la jeunesse. La volonté irréaliste de satisfaire tout le monde a des conséquences tant sur la personne elle-même que sur ses interlocuteurs.
Savoir reconnaître un « people pleaser »
Pour la psychosociologue Dominique Picard, auteur de l’ouvrage Relations et communications interpersonnelles, les « people pleaser » se sentent profondément illégitimes. Ils s’excusent d’exister et ont l’impression qu’on leur fait une faveur en leur octroyant une place dans la société.
Il s’agit donc de personnes en mal de considération et d’amour-propre qui cherchent à plaire pour susciter l’intérêt. Elles ne refusent jamais un service, n’expriment pas leurs opinions lorsqu’elles divergent du reste du groupe, et appliquent les principes valorisés par la société comme la générosité, l’altruisme et l’empathie.
Dans les domaines professionnel, amical ou amoureux, les « people pleaser » travestissent leur personnalité pour plaire, au point de s’oublier totalement et de ne pas se faire entendre. Par exemple, un individu qui adopte ce comportement peut assister à des corridas pour plaire à son conjoint qui s’y intéresse, même si cela est contraire à ses convictions.
Ne pas savoir dire « non » : quand faut-il s’inquiéter ?
Pour le docteur Roger Covin, psychologue clinicien à Ottawa au Canada, et auteur du livre The Need to be liked, il n’y a rien d’anormal à vouloir être aimé. En revanche, il faut s’inquiéter lorsque la peur du rejet est si importante qu’elle empêche la personne de montrer sa vraie personnalité. Cela devient malsain quand le sujet surcompense un défaut en fournissant constamment des efforts pour être accepté et apprécié.
Cet avis est partagé par Dominique Picard, qui estime que ce besoin de plaire est une posture épuisante. S’adapter constamment aux autres peut devenir fatiguant et lassant pour le « people pleaser » mais aussi pour les interlocuteurs. Le manque de confrontation nuit à la relation, qui ne s’enrichit pas. L’autre va finir par se désintéresser. Pour éviter cet écueil, le « people pleaser » doit prendre conscience de sa valeur pour s’affirmer.