Un peu plus d’un mois après avoir échoué d’une demi-pointure à pousser les invincibles Américaines en prolongation en finale des Jeux olympiques, les basketteuses françaises ont repris leur saison. Et à l’occasion de la première rencontre de l’année, le « match des champions » largement remporté par Bourges face à Villeneuve-d’Ascq, samedi 21 septembre à Nanterre (80-49), la Ligue féminine de basket (LFB) a annoncé s’être dotée pour la première fois de son histoire d’une convention collective, entérinant la professionnalisation de la discipline et instaurant, notamment, la création d’un congé maternité.
Si une telle convention collective existe chez les basketteurs au masculin depuis près de vingt ans, elle demeure une chose rare chez les sportives françaises : seule la Ligue féminine de handball avait jusqu’alors mis en place un tel outil (en 2021), encadrant la pratique de sa discipline et visant à protéger les joueuses. « Nous rattrapons aujourd’hui vingt ans de retard sur nos homologues masculins », s’est félicité Amara Sy, le président du Syndicat national des basketteurs (SNB) dans un communiqué commun, évoquant « une nouvelle historique dont peut se réjouir le sport français ».
Jusqu’alors, comme toutes les disciplines n’ayant pas d’accord propre, les basketteuses dépendaient de la convention collective nationale du sport, qui ne prend pas en compte les spécificités de leur sport.
Fruit de plusieurs années de négociations, cet accord sectoriel entré en vigueur le 1er juillet, mais annoncé samedi « vise à promouvoir l’équité, la structuration et l’attractivité du basket féminin de haut niveau », précise la LFB. Autour de la table, la ligue, l’Union des clubs de ligue féminine de basket (UCLFB), le SNB et le Syndicat des coaches de basket (SCB) se sont efforcés de trouver un terrain d’entente pour instaurer, notamment, des minimums salariaux, un congé maternité garantissant jusqu’à douze mois de salaire en intégralité sur la période, une garantie sur le maintien de salaire en cas de perte de licence et la création d’un nouveau statut de stagiaire.
La question de la maternité des sportives de haut niveau se pose depuis longtemps, et cet accord vise à ce que « la maternité ne soit plus un obstacle » à la carrière des joueuses – et des entraîneuses –, insiste le communiqué. « C’est une révolution, quand je me rappelle les blagues lourdes dont on pouvait faire l’objet en débarquant dans un club, a réagi une ancienne joueuse, citée par L’Equipe. Il y avait une forme de pression, d’incitation à ne même pas l’envisager. »
Cet accord « porte une ambition forte de progrès », estiment Marie-Laure Lafargue et Marie-Sophie Obama, qui coprésident l’UCLFB. Car cette convention collective « vise à accompagner les filles depuis leurs années de formation à leur reconversion, en prenant en compte les rythmes de travail et la protection sociale », assure Julie Campassens, directrice du SNB, citée par L’Equipe. Et elle concerne toutes les joueuses professionnelles, les jeunes joueuses en formation et les entraîneurs principaux et assistants des première et deuxième divisions féminines.