C’est à l’Etat, d’abord, que leurs demandes s’adressent, après quatre mois et demi de chaos en Nouvelle-Calédonie : les représentants des groupes politiques du Congrès calédonien sont à Paris pour réclamer un plan massif de reconstruction et alerter sur l’urgence vitale qui frappe le territoire, à quelques jours de la déclaration de politique générale du premier ministre, Michel Barnier.
Après avoir voté en faveur d’un tel plan fin août à Nouméa, ces élus ont surmonté leurs divisions pour alerter l’Assemblée nationale et le Sénat sur les risques d’un effondrement total de l’économie et de la société calédoniennes. Ils parlent presque à l’unisson, depuis l’Union calédonienne (UC) membre du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) jusqu’au Rassemblement-Les Républicains (LR). Ne manquent, à Paris, que les Loyalistes de Sonia Backès (qui a préféré jouer en solo début septembre), mais ils ont voté pour le plan. Et l’Union nationale indépendantiste-Palika, qui s’est abstenue de le faire mais ne s’y oppose pas. Ce plan de reconstruction souhaité, 4,2 milliards d’euros sur cinq ans, se veut comparable à celui déployé à Saint-Martin et Saint-Barthélémy en 2017 après le cyclone Irma, soit un effort équivalent à la moitié du PIB local.
C’est avec la présidente du groupe Rassemblement national à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen, que les échanges ont débuté, mardi 24 septembre, et rendez-vous a été pris avec tous les chefs des groupes parlementaires d’ici au 3 octobre. Pour la première fois, le président du Sénat, Gérard Larcher, a préféré à son tête-à-tête avec les Calédoniens une réunion incluant les présidents de groupe, le rapporteur général du budget, la délégation aux outre-mer et le sénateur (LR) Philippe Bas au titre de la commission des lois. D’un autre côté, les trois fonctionnaires mandatés par le président de la République, Emmanuel Macron, fin mai ont rendu compte, à huis clos, au « groupe de contact Nouvelle-Calédonie » de la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet.
« Il faut agir ! »
« Ce groupe d’élus que tout oppose vient nous faire comprendre que la Nouvelle-Calédonie est au bord du gouffre, réagit le député Stéphane Lenormand, président du groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires, à l’issue de la rencontre mercredi. Notre premier gros dossier sera le budget et la situation de la France n’est pas non plus florissante. Mais c’est un des sujets, avec Mayotte, sur lesquels on ne peut pas attendre. »
« La solution est à Paris, il faut agir ! », presse Jean-Jacques Urvoas, qui échangera à son tour avec la délégation dans quelques jours, en compagnie de Manuel Valls et Dominique Bussereau, tous trois anciens présidents de la mission sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie à l’Assemblée.
Il vous reste 55.4% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.