Hôte du XIXe Sommet de la francophonie, les vendredi 4 et samedi 5 octobre, Emmanuel Macron a retrouvé un rôle à sa mesure. Ces journées consacrées à la défense de la langue française permettent au président de la République, absent du paysage politique depuis la nomination du gouvernement de Michel Barnier, de se rappeler au bon souvenir des Français. On l’a ainsi vu arpenter jeudi, les allées de Francotech, le « salon des innovations en français », sur le campus de start-up, Station F (Paris), multipliant les selfies avec les exposants, s’intéressant au projet du moindre développeur, consolant une candidate Renaissance qui a dû se retirer entre les deux tours des élections législatives et ne cillant pas lorsqu’on lui remet le trombinoscope du gouvernement Barnier…
Vendredi, dans le château de Villers-Cotterêts (Aisne) superbement rénové, où il inaugurait, il y a un an, la Cité internationale de la langue française, sa « grande œuvre culturelle », le chef de l’Etat accueillait en grande pompe les 88 membres de l’Organisation internationale de la francophonie. A 60 km de Paris, loin des rumeurs de la ville sur un soi-disant « coup de blues », Emmanuel Macron a exalté la francophonie, « espace d’influence diplomatique qui nous permet d’embrasser les enjeux du siècle ».
Bien décidé à utiliser tous les « espaces d’influence diplomatique » qui se présentent à lui, le chef de l’Etat était, mercredi, à Berlin, pour une rencontre avec le chancelier allemand, Olaf Scholz, et un forum sur l’avenir de l’Europe au Berlin Global Dialogue. Au lendemain de la déclaration de politique générale de Michel Barnier, Emmanuel Macron a esquissé, pour la première fois, la façon dont il envisage son nouveau rôle. « Pour moi, la première priorité est l’échelle européenne », a-t-il lancé aux chefs d’entreprises qui l’interrogeaient sur sa capacité d’action. Il veut désormais consacrer « beaucoup plus d’énergie » aux réformes à ce niveau continental. « Nous avons fait beaucoup de réformes », dont celle très contestée des retraites, a-t-il souligné. Mais maintenant, c’est en agissant au niveau de l’Union européenne (UE) « qu’on peut débloquer beaucoup de croissance et de potentiel ».
Si Emmanuel Macron « a désormais du temps de cerveau disponible pour investir les sujets européens et internationaux, la France apparaît affaiblie quant à sa capacité à façonner les grandes orientations de l’Union européenne », note cependant le consultant en affaires européennes Yves Bertoncini. Le groupe Renew a reculé de la troisième à la cinquième place au Parlement européen, le commissaire européen, Thierry Breton, a été congédié par la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, et son successeur, Stéphane Séjourné, s’est vu attribuer un portefeuille moins important.
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