Notre grand reporter poursuit sa traversée des États-Unis à quelques semaines d’une élection présidentielle cruciale pour l’avenir du pays.
Après Chicago, Les Rocheuses ou encore Salt Lake City, François-Xavier Ménage s’est arrêté dans le Nevada, où on a la nostalgie chevillée au corps et aux bulletins de vote.
Ici, le droit à l’avortement, celui d’avoir une arme à feu et l’immigration font partie des thèmes inévitables de cette campagne.
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Élection présidentielle américaine
Au XIXᵉ siècle, c’était la ruée vers l’or dans l’Ouest américain. Mais aujourd’hui, en 2024, les États-Unis vivent une ruée vers l’inconnu avec la présidentielle du 5 novembre prochain. L’Amérique est-elle nostalgique de son propre passé ? Beaucoup nous disent que cette question est un des piliers de l’élection à venir.
Notre reporter s’est rendu à Reno, une ville de 200.000 habitants, considérée comme une petite Las Vegas, dans le nord du Nevada. Ici, on se croirait par endroits replongé dans les années 60. Au total, ici, 23 casinos. Les Américains sont accros dans tout le pays. L’an dernier, le secteur a généré 60 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Dans un casino que François-Xavier Ménage a visité, on parle des sujets qui animent cette campagne : l’état de l’économie, l’inflation et le droit à l’avortement.
À Reno, ces thèmes sont évoqués mais éclipsés par un autre tout aussi brûlant : le port d’armes. Aux États-Unis, il y a plus d’armes à feu, 400 millions d’habitants. Dans les états comme le Nevada, où acheter une arme est presque aussi facile que se procurer une montre, les propositions de restrictions sur le port d’armes font craindre une guerre civile. « Le deuxième amendement des États-Unis dit que vous avez le droit de porter une arme et quiconque essaie de vous enlever ce droit, même si c’est le gouvernement, pas question. C’est dans la Constitution. Alors mon droit de porter une arme m’autorise à aller à le rencontrer. Je suis prêt à faire valoir mes droits. Les gens n’ont pas compris qu’on se dirige peut-être vers une guerre civile », confie Mike, fervent supporter du deuxième amendement.
Aux États-Unis, un habitant sur 20 possède une arme. Dans le Nevada, on peut même se promener dans les casinos avec son pistolet.
À Reno, un autre lieu interpelle notre reporter : cette brocante géante. Dans les rayons, l’Amérique d’hier paraît plus inspirante que celle d’aujourd’hui. Les clients cherchent les pépites d’un temps révolu où la croissance était un moteur qui jamais ne tombait en panne. Au total, ce sont ici des milliers d’objets qui renvoient tous ou presque à une Amérique du passé, une Amérique glorieuse. Trump a d’ailleurs beaucoup de supporters dans les allées de cette brocante. Côté salariés, côté clients aussi.
Avec le droit à l’avortement et les armes à feu, l’immigration est l’un des thèmes inévitables de cette élection. Le terrain de jeu, surtout de Donald Trump, est l’objet de la prochaine étape. Direction Sacramento.