L’ouragan Milton a été relevé de catégorie 1 à catégorie 3, lundi 7 octobre, avec des vents « dangereux » pouvant aller jusqu’à 200 km/h, a signalé l’agence américaine de surveillance des ouragans (NHC), alertant sur des risques mortels au Mexique et en Floride. « Des vents dangereux de force ouragan sont attendus sur certaines parties de la côte nord-est de la péninsule du Yucatan », précise le NHC, faisant également état de risques sur « la côte ouest de la péninsule de Floride à partir de mardi soir ou mercredi ».
Ces prédictions suscitent de l’inquiétude en Floride et dans le reste du sud-est américain, dont une large partie est sinistrée depuis le passage dévastateur d’Hélène. Les autorités ont émis des ordres d’évacuation obligatoire pour certaines parties du comté de Pasco et de l’île d’Anna Maria, près de Tampa, à partir de lundi, tandis qu’une poignée d’autres localités ont demandé aux résidents de certains types de bâtiments, comme les établissements de soins de longue durée, d’évacuer.
Face à la menace représentée par Milton, le gouverneur républicain de Floride Ron DeSantis a étendu dimanche à plusieurs localités l’état d’urgence déclaré la veille : 51 comtés sur 67 sont désormais concernés.
Les secours sont toujours à pied d’œuvre pour venir en aide aux nombreuses victimes de l’ouragan Hélène, le plus meurtrier à avoir frappé les Etats-Unis depuis Katrina en 2005. Il a fait au moins 226 morts à travers une demi-dizaine d’Etats du sud-est du pays dont au moins quatorze en Floride et a provoqué des inondations destructrices.
En réchauffant les eaux des mers et des océans, le changement climatique rend plus probable l’intensification rapide des tempêtes et augmente le risque d’ouragans plus puissants, selon les scientifiques. L’observatoire météorologique américain (NOAA) avait prévenu fin mai que la saison des ouragans, qui s’étend de début juin à fin novembre, s’annonçait cette année extraordinaire, avec la possibilité de quatre à sept ouragans de catégorie 3 ou plus.
Flot de désinformation
Le président américain, Joe Biden, a appelé dimanche « tous les habitants de Floride à écouter les responsables locaux et à se préparer en conséquence ». Il a également annoncé dans un communiqué le déploiement de 500 soldats supplémentaires en Caroline du Nord, l’Etat le plus touché par l’ouragan Hélène (au moins 118 morts).
Cette nouvelle menace survient au moment où les autorités américaines peinent à contrer un flot de désinformation à propos de l’aide apportée aux sinistrés. Samedi, Donald Trump a répété de fausses allégations, selon lesquelles l’administration Biden-Harris avait réorienté les fonds d’aide destinés aux régions dévastées par l’ouragan Hélène pour les consacrer à des programmes en faveur des migrants.
« La dernière chose dont les victimes d’Hélène ont besoin en ce moment, c’est d’une prise de position politique, d’un regard accusateur ou de théories du complot qui ne font que nuire aux efforts des secours », a dit dans un communiqué dimanche le républicain Thom Tillis, sénateur de Caroline du Nord.
Le problème est tel que l’agence fédérale de réponse aux catastrophes naturelles (FEMA) et les autorités de Caroline du Nord ont publié sur Internet un message déconstruisant ces fausses allégations, comme celle selon laquelle les ménages sollicitant une aide fédérale à la suite du désastre pourraient se voir expropriés.