Mercredi 2 octobre, 14 h 55. La première séance de questions au gouvernement est sur le point de se terminer. Hanane Mansouri, la benjamine de l’Assemblée nationale, 23 ans, prend la parole pour interpeller le gouvernement sur le cas de Philippine, une étudiante violée et tué dans le bois de Boulogne et dont l’auteur présumé est un étranger sous obligation de quitter le territoire français.
Pour sa première intervention, la jeune députée de l’Union des droites pour la République (UDR), le nouveau parti d’Eric Ciotti, ne laisse pas passer l’opportunité d’apostropher La France insoumise (LFI). « Pour avoir organisé un hommage à Philippine, j’ai été insultée et menacée par des militants d’extrême gauche et, parmi eux, des collaborateurs parlementaires d’un député LFI ici présent. »
Une intervention en phase avec son engagement contre la gauche radicale, marqueur de sa jeune carrière politique. C’est en opposition à ce camp, avec lequel « il est impossible de discuter », selon elle, qu’elle se construit. Hanane Mansouri incarne cette droite dure qui s’est rapprochée de l’extrême droite. Ses rencontres avec la gauche se déroulent souvent dans la violence et sont alors systématiquement médiatisées.
Le week-end précédant les questions au gouvernement, Hanane Mansouri avait organisé un hommage à Philippine dans sa circonscription, à Vienne (Isère). Des manifestants de gauche ont fait irruption et troublé la minute de silence en hommage à la jeune femme tuée. Une vidéo, publiée sur le compte X de Hanane Mansouri, atteint rapidement les trois millions de vues. Le contenu est rapidement repris par des comptes d’extrême droite, notamment par le militant identitaire Damien Rieu, qui appelle à l’identification des contre-manifestants. « On va te faire vivre ce qu’ont vécu les parents de Philippine », ont, par exemple, reçu comme message des militants de gauche à la suite à ces évènements.
Hanane Mansouri affirme n’avoir « en aucun cas essayé d’identifier ni de dénoncer les gens qui étaient présents », mais dans l’autre camp, sa responsabilité est pointée du doigt. Cécile Michel, son adversaire écologiste aux législatives, crie au guet-apens : « Elle est connue pour provoquer des événements qu’elle retourne à son avantage. »
« Il faut arrêter de se chercher des excuses »
Les premières altercations d’Hanane Mansouri avec la gauche remontent à 2022. Elle milite alors pour l’Union nationale inter-universitaire (UNI) à Grenoble, un syndicat étudiant de droite. Elle est frappée au visage par des agresseurs qu’elle désigne être des « antifas », des radicaux d’extrême gauche. Une photo d’elle, la lèvre ensanglantée, est diffusée sur les réseaux sociaux, une vidéo de la scène est publiée sur le compte de l’UNI Grenoble. Des cadres du parti Les Républicains la remarquent et la soutiennent alors publiquement.
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