Tesla « devrait être considéré comme une entreprise de robotique d’intelligence artificielle [IA] » et non plus seulement comme un constructeur d’automobiles. A l’avenir, son développement reposera sur l’essor de la voiture autonome. En présentant, jeudi 10 octobre, lors d’un grand show organisé à Hollywood, son robot-taxi baptisé « Cybercab », Elon Musk a voulu tracer les perspectives à long terme de Tesla, en panne de croissance.
Le magnat, apparu sur la scène des studios Warner de Los Angeles à bord de l’un de ces véhicules électriques dépourvus de volant et de pédalier – une sorte de coupé deux-places au design très dépouillé, sans vitrage à l’arrière, partiellement inspiré du Cybertruck –, a assuré que la production débuterait en 2026. Le Cybercab devrait être proposé à moins de 30 000 dollars (environ 27 430 euros) et son coût d’usage est censé ne pas dépasser 0,20 dollar au kilomètre. La recharge pourra s’effectuer par induction, a affirmé le patron de Tesla.
Des flottes de Cybercab autoguidés seront exploitées grâce à une application. Les particuliers propriétaires d’un de ces robots-taxis pourront l’utiliser pour leur propre usage, mais aussi le mettre à disposition du public et être ainsi rémunérés. Outre une version autonome du Model Y, la Tesla la plus vendue dans le monde, Elon Musk a levé le voile sur le Robovan, un minibus autonome aux allures de parallélépipède capable de transporter – sans chauffeur – vingt personnes pour des trajets urbains.
Obstacles technologiques
Décrit comme un événement promis « à entrer dans les livres d’histoire », ce show hollywoodien est l’aboutissement de promesses formulées il y a presque dix ans par Elon Musk. En 2016, celui-ci se faisait fort de faire circuler des robots-taxis dans les deux ans et promettait qu’un million de ces véhicules seraient en activité en 2020. Entre-temps, d’autres protagonistes sont venus occuper le terrain du transport autonome en milieu urbain.
Waymo (Google) dispose de 700 véhicules en activité, qui effectuent chaque semaine près de 100 000 courses payantes à San Francisco, Las Vegas, Phoenix et Austin, la ville texane où Tesla a installé son siège social. Cruise (General Motors) est pour sa part implanté dans quatre grandes agglomérations américaines. En Chine, des opérateurs ont aussi lancé des services de taxi sans chauffeurs dans plusieurs métropoles.
La vision présentée par Elon Musk, qui a également évoqué les derniers perfectionnements du « robot personnel » Optimus de Tesla, recouvre un horizon éloigné. Selon les analystes d’UBS, « le déploiement du robot-taxi de Tesla à grande échelle est improbable dans les prochaines années ». Outre les obstacles technologiques à surmonter et l’expérience qu’il est nécessaire d’accumuler en faisant circuler des véhicules autonomes, le constructeur doit combler son retard dans le domaine réglementaire. Lancer un service expérimental de véhicules autonomes impose en effet des démarches longues et complexes auprès des autorités.
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