Gouvernement « autocratique », promotion des énergies fossiles et corruption : un rapport publié jeudi 31 octobre par l’ONG Transparency International et le collectif Anti-Corruption Data Collective évoque les risques pour l’avancement des négociations sur le climat à la prochaine COP29, qui se tiendra en Azerbaïdjan, du 11 au 22 novembre.
Sous sa forme actuelle, la COP « risque d’être minée par des influences inappropriées d’entreprises et capturée par le secteur des énergies fossiles », met en garde le rapport. « La corruption et la kleptocratie menacent aussi l’intégrité des conférences sur le climat, y compris la prochaine COP29 à Bakou », est-il ajouté. « L’Azerbaïdjan – avec son gouvernement autocratique, son vaste secteur des énergies fossiles et son niveau élevé de corruption du secteur public – illustre clairement plusieurs risques pour l’intégrité des conférences climat de l’ONU », résument les auteurs.
Le choix de l’Azerbaïdjan, exportateur d’hydrocarbures, pour accueillir l’événement annuel avait déjà suscité des inquiétudes sur son entrain à encourager une sortie du pétrole, du gaz et du charbon, principaux responsables du changement climatique. Ilham Aliev, l’autoritaire président du pays, avait qualifié en avril les réserves de pétrole et gaz de son pays de « don de Dieu ».
Mélange des genres
Le rapport critique plus spécifiquement les liens entre la présidence de la COP et la compagnie nationale d’hydrocarbures, la Socar, dont est notamment issu Moukhtar Babaïev, président de la COP29. « La COP29 risque de devenir un nouveau forum pour les contrats et la diplomatie des énergies fossiles », au moment où « la Socar mène une stratégie d’expansion régionale des énergies fossiles », note le rapport.
Ce mélange des genres avait déjà été dénoncé par des organisations non gouvernementales l’an dernier, à l’occasion de la COP28 de Dubaï, qui s’est pourtant terminée par un appel à une « transition » vers l’abandon des combustibles fossiles dans les systèmes énergétiques.
Le rapport dénonce encore le fait que certains membres du comité d’organisation de la COP29 « ont été impliqués dans de gros scandales de corruption ». « L’organisation de la COP29 est déjà utilisée pour promouvoir des entreprises en lien avec la famille au pouvoir en Azerbaïdjan et d’autres proches du régime », expose-t-il, citant par exemple un contrat pour des logements.
Parmi d’autres critiques, les auteurs évoquent une opération de « blanchiment de réputation » avec la création d’une « coalition d’ONG », dont certaines en lien avec le régime, tandis que le gouvernement « réduit au silence les voix critiques de la société civile ».