A 9 heures, dans son restaurant parisien, cela sent déjà délicieusement bon. Lui, dans une veste immaculée, boit une citronnade, attentif à décrire précisément son métier. Juste en dessous, sur deux niveaux, des dizaines de cuisiniers, pâtissiers, apprentis s’affairent devant les fourneaux. Par les fenêtres, on aperçoit le Louvre et, sur le côté, l’Académie des beaux-arts, où Guy Savoy a été intronisé fin 2024. Comme une étoile supplémentaire sur son parcours de grand chef français.
Je ne serais pas arrivé là si…
… Si je n’étais pas né en France il y a soixante et onze ans et si j’avais passé mon enfance dans un autre pays, il me paraît évident que je n’aurais pas eu cette idée de devenir cuisinier. Du moins, à cette époque-là. Aujourd’hui, on peut naître partout et avoir envie de faire de la cuisine. Mais, dans les années 1950 et 1960, il n’y avait qu’un endroit où l’on trouvait une telle diversité de produits, des fromages et des vignobles dans presque toutes les régions, des saisons bien marquées, et, pour finir, il n’y avait qu’un pays où l’on glorifiait la gastronomie : c’était la France.
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