Un soleil parfait, trouant dès le matin le ciel bleu de la piste d’aéroport où se dessinent, sur le sommet du Monte d’Oro, les premières neiges de l’année. Après l’orage et la pluie de la veille, le pape François est arrivé par temps calme, dimanche matin 15 décembre, à l’aéroport d’Ajaccio. « Moins d’une heure de vol », ont insisté beaucoup de Corses pour dire qu’il venait en voisin et que Rome était, au moins géographiquement, bien plus proche de la Corse que de Paris. Un troisième déplacement en France pour le Saint-Père (après Strasbourg en 2014 et Marseille en 2023), une première historique pour l’île qui n’avait jamais accueilli un pape. Arrivé avant 9 heures, parti une heure plus tard que prévu, à 19 heures, sa messe s’est achevée par un vibrant Dio vi salvi Regina – à la fois ode à Marie et hymne de la Corse – et chanté par une foule émue de pèlerins, ecclésiastiques, politiques mêlés. Le point d’orgue de la journée.
Sa grand-messe avait commencé peu avant 16 heures au Casone, sur les hauteurs d’Ajaccio, devant au moins 7 500 personnes. Pour l’occasion, le cardinal franco-espagnol François Bustillo, créé il y a tout juste un an par le pape François à Rome, a soigneusement choisi les images qu’il rêvait d’offrir au monde : une visite chaleureuse, bon enfant et ensoleillée, à l’opposé de la cérémonie parisienne bling-bling, triée sur le volet et pluvieuse de Notre-Dame, huit jours plus tôt. Des prélats revêtus de chasuble rose symbole de joie pour le troisième dimanche de l’Avent, des chorales en plein air, des bébés brandis et bénis par le souverain Pontife, des fidèles qui connaissent les paroles des chants entonnés à chaque étape de la journée, des pèlerins venus avec leurs pique-niques dans leurs sacs à dos, en petit train, en bateau depuis Bastia… Une vraie fête.
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