Hommes d’affaires et mécène, Zahi Khouri, 87 ans, fait depuis trente ans la navette entre Ramallah, la grande ville de Cisjordanie occupée, et Amman. Désormais, il passe plus de temps dans la capitale jordanienne. Hassan Attieh, 26 ans, a quitté le camp de Dheisheh, près de Bethléem, et rallié la Jordanie. Il était las de « s’endormir dans la peur des raids militaires » israéliens. Originaire de Jérusalem-Est, Leïla (un pseudonyme) trouve à Amman un « espace pour respirer ». La jeune femme y multiplie les courts séjours, loin de la « vue angoissante des civils israéliens marchant armés dans les rues de Jérusalem », de l’impression « d’être suspecte si [elle] parle en arabe », de la « violence des colons, qui sont parfois des gamins juifs américains, qui harcèlent, intimident et attaquent les Palestiniens ».
En parallèle de la guerre à Gaza, la violence des colons et de l’armée a explosé en Cisjordanie occupée, depuis le 7 octobre 2023. L’attaque du Hamas a été « un prétexte saisi par les autorités israéliennes » pour cet embrasement, selon Zahi Khouri. « Les Israéliens veulent la terre sans les gens », résume-t-il. Depuis janvier 2025, les opérations de l’armée israélienne se sont intensifiées, celle-ci affirmant mener une offensive contre des groupes palestiniens armés, et plus de 750 attaques menées par des colons ont été listées par l’Organisation des Nations unies (ONU).
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