Inodore, peu bruyant, durable… En ce dernier jour de juillet, des passagers montent à bord de la ligne de bus V3 de Barcelone sans se douter de l’origine du carburant utilisé. Inscrit en grand sur la façade du bus, sous son nom, « Nimbus », il est pourtant indiqué en toutes lettres que « ce bus fonctionne avec du biométhane produit à partir des boues d’éco-usine ». Un résumé sans doute trop flou, cependant, pour qu’ils en comprennent tout le sens : ce sont les matières humides issues des eaux usées traitées dans la station d’épuration du Baix Llobregat qui ont permis de le produire. En clair : les déjections humaines de plus de 1,5 million d’habitants de la cité catalane.
« Cela me semble une idée fantastique. On met bien à profit les déjections des animaux, pourquoi pas les nôtres ? », réagit avec enthousiasme Rosa Maria Gay, retraitée de 68 ans, lorsqu’on lui explique le fonctionnement du bus. « Je n’avais jamais entendu cela, c’est une super idée. Nos excréments servent à quelque chose, tant mieux ! », ajoute en riant Leire Muños, réceptionniste de 32 ans. « Je pensais que c’était un bus électrique : tant qu’il s’agit d’une énergie renouvelable et que ça ne sent pas mauvais, ça me semble très bien », ajoute Alessandro Spano, 18 ans, étudiante en informatique, les yeux écarquillés et un sourire en coin.
Il vous reste 76.63% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.