LETTRE DE CASABLANCA
Il est partout. Au bord du périphérique, le long de l’océan, dans les parcs, sur les boulevards et les avenues. Mais entre le Washingtonia et Casablanca, c’est une histoire d’amour qui se finit mal. Début février, la mairie a assuré que la monocotylédone – le palmier n’est pas un arbre – sera désormais persona non grata dans la plus grande métropole du Maroc. Cela faisait des mois qu’opposition et majorité confondues s’élevaient contre les plantations de cette herbe géante venue de Californie et du Mexique. De mémoire d’élu, rarement un point à l’ordre du jour a autant fédéré le conseil de la ville.
Il faut dire que l’affaire agitait les milieux associatifs, excédés en raison de l’arrachage d’arbres parfois centenaires, pendant que les Washingtonia fleurissaient d’un bout à l’autre de Casablanca. En 2023, les images des ficus déracinés de l’avenue Souktani puis celles, l’année suivante, des jacarandas en morceaux du boulevard Anfa firent le tour du Web. S’ensuivirent des pétitions, des courriers et une foule d’articles de presse.
Car de l’avis de ses opposants, en plus d’être une menace pour les arbres de Casablanca, le Washingtonia ne présenterait que des inconvénients. Pas assez d’ombre pour protéger les promeneurs du soleil et aucun effet, ou si peu, dans la purification de l’air, alors que les embouteillages sont la norme. En un mot, la plante serait aussi utile qu’un poteau. Face à sa présence « excessive », l’incompréhension s’est muée en suspicion. Les ventes de Washingtonia profiteraient-elles à des personnalités haut placées ? Personne ne le sait, mais les rumeurs vont bon train.
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