Inviter les visiteurs à pénétrer dans le « Repaire de la Méduse » sur les côtes normandes, il fallait oser, au risque de faire fuir le chaland. Le Musée Thomas-Henry, à Cherbourg (Manche), n’a pas hésité et c’est sous ce titre que l’établissement consacre, à l’occasion de la douzième édition de sa Biennale du 9e art, une exposition à l’auteur de BD belge Brecht Evens. L’accrochage, présenté jusqu’au 16 novembre, plonge dans les mondes oniriques et inquiétants de l’artiste âgé de 39 ans, mais ne se limite pas à présenter des planches familières à ses lecteurs. Il revient sur l’un de ses secrets de fabrication : l’usage de techniques d’imprimerie artisanales.
Car le repaire du Flamand, lui, ne se trouve pas au sein du musée des beaux-arts cherbourgeois, mais à 350 kilomètres de là, dans une ruelle du quartier parisien de la Bastille. Il s’agit de l’atelier d’imprimerie de Michael Woolworth. C’est là que l’artiste a trouvé refuge, notamment pendant le confinement, au milieu des presses en bois datant du XIXe siècle, des odeurs d’encre et du ballet des artisans qui s’affairent – quatre ou cinq employés chaque jour. Le dessinateur y réalise lithographies, estampes, gravures avec l’aide de l’imprimeur américain et de ses équipes. Pour permettre aux visiteurs de mieux saisir cette ambiance de travail, le Musée Thomas-Henry a reproduit dans ses salles une partie de l’atelier – une des presses y est notamment présentée – et projette une vidéo tournée lors de la production des planches à Paris.
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