« C’est vert, c’est notre savoir-faire ». Sous cette pancarte marche Sébastien, 44 ans. L’opérateur multizone travaille à l’aciérie électrique d’Hagondange, en Moselle, depuis vingt et un ans. « Il n’y a aucune offre de reprise, se désole-t-il. On ne comprend pas notre situation, alors qu’on produit de l’acier propre. Des fournisseurs sont déjà venus reprendre leur matériel. On prend un gros coup sur la tête. » Jeudi 4 septembre au matin, à ses côtés, ils sont environ 700 à défiler de l’usine à la mairie derrière la banderole « NovAsco/Ascometal, l’acier décarboné qu’on veut garder ». Tout l’échiquier politique est représenté.
Dotée d’un four électrique, leur usine semble cocher toutes les cases pour produire l’acier de demain. Mais, depuis lundi 11 août, elle est placée en redressement judiciaire. NovAsco emploie 760 salariés. Hagondange abrite son siège et son principal site de production (450 salariés). Les autres sont à Leffrinckoucke, dans le Nord, près de Dunkerque (170 salariés), au Marais, près de Saint-Etienne, et à Custines, en Meurthe-et-Moselle.
Dans le cortège, l’ambiance est teintée de résignation, aux antipodes de ce que la région a pu connaître dans les mobilisations passées. L’heure n’est plus à la colère pour ces sidérurgistes rompus aux coups durs. Après 2014, 2017 et 2024, ils connaissent leur quatrième redressement judiciaire en onze ans. On ne le leur fait plus. Cette marche, c’est leur baroud d’honneur.
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