Dans une somptueuse salle de banquet de Hefei, Sun Yong, jeune vice-gouverneur de la province de l’Anhui, lève son verre. Dans son dos, des paysages de rizières mirifiques défilent sur écran géant. Face à lui, 13 journalistes étrangers épuisés, à qui il a fait visiter une dizaine d’usines quatre jours durant. Cet officiel de haut rang entend célébrer la « révolution industrielle » d’un territoire méconnu à l’étranger et d’abord perçu en Chine comme un vaste grenier à riz, à thé et à céréales.
En quinze ans, Hefei et sa périphérie ont attiré ou fait naître plusieurs dizaines de milliers d’entreprises high-tech, des centres de recherche comme des usines, dans les secteurs de la voiture électrique, de la batterie lithium-ion, du drone taxi, des bras robots, de la reconnaissance vocale ou de la communication quantique, soit le chiffrement maximal des données. Le produit industriel brut de la ville est passé de 59 milliards de yuans en 2004 à 1 350 milliards en 2024 (172 milliards d’euros). Parce qu’elle accueille de nouveaux habitants et absorbe les villages alentour, la ville voit sa population basculer de 5,7 millions d’habitants en 2010 à 9,47 millions en 2022. Son premier centre commercial de standing, le Wanda Plaza, est inauguré en 2012. Sa première ligne de métro, en 2016.
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