La seizième Conférence des parties (COP16) de la convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) commence, lundi 9 décembre, à Riyad, en Arabie saoudite, sa deuxième et dernière semaine de travaux. Pour l’ouverture du sommet, le 2 décembre, la CNULCD et la Commission européenne avaient publié un « Atlas mondial des sécheresses » pointant la manière dont les sécheresses menacent l’énergie, l’agriculture, le transport fluvial ou le commerce international, et peuvent « déclencher des effets en cascade, alimentant les inégalités et les conflits, et menaçant la santé publique ».
Selon ce document, les sécheresses ont augmenté de 29 % depuis l’an 2000, en raison du changement climatique et de la gestion non durable des terres et des ressources en eau. « Aucun pays, quelle que soit sa taille, son PIB ou sa latitude », n’est à l’abri, fait valoir l’atlas, citant en vrac les Grandes Plaines, aux Etats-Unis, la ville de Barcelone, en Espagne, et le bassin du fleuve Yangzi, en Chine.
Face à cette « urgence planétaire », le sommet de Riyad est l’occasion pour les Etats de discuter d’une aide financière à apporter pour lutter contre la dégradation des sols (avec notamment l’annonce par l’Arabie saoudite d’un partenariat mondial de résilience à la sécheresse doté d’une première enveloppe de 2,15 milliards de dollars, soit 2 milliards d’euros) mais aussi pour les ONG et les entreprises de présenter des solutions mises en œuvre avec succès : systèmes d’alerte précoce, microassurance pour les petits exploitants agricoles, agroforesterie, réutilisation des eaux usées…
Bien souvent, la clé du succès réside dans la mobilisation simultanée de tous les acteurs. « Pour atteindre des objectifs ambitieux, il est nécessaire d’adopter une démarche collective incluant d’autres ministères que celui de l’environnement, mais également les collectivités territoriales, les organisations professionnelles agricoles et les banques publiques agricoles », affirme Sandra Rullière, responsable adjointe développement rural à l’Agence française de développement (AFD).
« Plus de la moitié du PIB mondial menacée »
Cela n’a pas toujours été le cas par le passé. « Sur la Grande Muraille verte lancée en 2007 au Sahel, la vision de départ consistait à planter des arbres dans une bande de terre allant de Dakar à Djibouti, sans nécessairement impliquer les populations locales ni s’assurer du bien-fondé scientifique de l’opération. Aujourd’hui, cette initiative prend la forme d’une mosaïque d’approches durables de gestion des terres associant toutes les parties prenantes, au bénéfice d’une meilleure prise en compte du revenu des agriculteurs », note Mme Rullière, qui observe que la question de la place des acteurs privés est « très présente » dans les débats en cours à Riyad.
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