Trois nouveaux morts « liés au chikungunya » ont été comptabilisés à La Réunion, portant à douze le nombre de victimes depuis le début de l’année sur l’île, a annoncé mercredi 7 mai Santé publique France (SPF), qui fait état dans son bulletin hebdomadaire d’une légère baisse de l’épidémie. « Ces décès sont survenus chez des personnes de plus de 70 ans (…) porteuses de comorbidités », principalement des « pathologies chroniques », selon l’agence sanitaire publique, précisant que 28 autres morts, dont un décès néonatal, sont en cours d’investigation pour savoir s’ils peuvent être imputés au chikungunya.
SPF rapporte également que 3 079 cas ont été enregistrés la dernière semaine d’avril, contre 3 601 la semaine précédente. « En semaine 18, les indicateurs de surveillance aux urgences et en médecine de ville amorçaient une baisse. En raison d’un jour férié (1er mai) et de début des vacances scolaires, cette tendance devra être confirmée dans les semaines qui arrivent », d’après l’agence, qui ajoute que « l’épidémie de chikungunya est toujours active sur tout le territoire ».
Près de 50 000 cas depuis le début de l’année
L’agence sanitaire souligne aussi que de nombreuses personnes qui ont été contaminées à La Réunion n’ont reçu un diagnostic du chikungunya qu’à leur arrivée en métropole. Or, « avec l’arrivée d’une météo plus clémente et propice à l’activité du moustique vecteur, la période actuelle en France hexagonale est considérée comme la période à risque de transmission locale », relève SPF, qui met en garde contre le risque d’installation d’une « chaîne de transmission autochtone » dans l’Hexagone.
Au total, 47 500 cas de chikungunya ont été confirmés depuis le début de l’année, selon SPF. L’épidémie a commencé en août 2024, mais les cas ont explosé à partir de mars 2025. Avant cette flambée, aucun cas de chikungunya n’avait été signalé depuis 2010 à La Réunion. Une grande épidémie y avait touché 260 000 personnes et fait plus de 200 morts entre 2005 et 2006.
La maladie, parfois surnommée la « maladie de l’homme courbé », se distingue par des douleurs articulaires, qui dans certains cas peuvent perdurer jusqu’à plusieurs années, des maux de tête ou des fièvres qui peuvent être très brutaux et intenses. Selon le ministère de la santé, les meilleurs moyens de s’en prémunir restent d’éviter de se faire piquer par les moustiques et de détruire les gîtes larvaires quand ils sont repérés.