De claques esthétiques en questionnements historiques, la deuxième édition de la Taiwan Week, une plateforme de spectacles pilotée par le National Theater and Concert Hall (NTCH) de Taipei, participe activement aux débats sociétaux et politiques. « On est sur l’île de Taïwan et l’on ne peut pas échapper à la politique, rappelle Liu Yi-ruu, directrice du NTCH. Les Taïwanais, artistes ou non, sont impliqués dans les questions politiques. Et comme nous sommes des gens libres qui pouvons exprimer notre opinion en toute sécurité et sans être censurés, nous le faisons sur tous les sujets. »
Au cœur des quinze productions à l’affiche jusqu’au samedi 19 avril dans cinq salles, une veine militante et engagée s’impose. Déterminés, certains metteurs en scène, chorégraphes, marionnettistes brandissent leurs points de vue dans des pièces palpitantes. A l’opposé de la tendance au divertissement, l’art affirme ici son rôle de porte-voix autour d’enjeux cruciaux dont ceux du féminisme, du genre et de l’histoire de Taïwan.
« C’est notre responsabilité d’exposer, pendant cette Taiwan Week fréquentée par nombre de programmateurs étrangers, des œuvres qui osent se confronter à des thèmes majeurs, insiste Liu Yi-ruu. Il faut secouer le public pour que nous réfléchissions ensemble. C’est une nécessité. » Une cinquantaine de directeurs de salles de 22 pays dont le Canada, les Etats-Unis, le Portugal, l’Allemagne, la France, la Thaïlande, la Corée du Sud, le Japon et l’Australie sont présents.
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