Une hausse « effroyable » pour la ministre de l’éducation nationale, Anne Genetet. Plus de 3 600 actes racistes et antisémites ont été recensés à l’école lors de l’année scolaire 2023-2024. Ils ont été multipliés par près de trois en un an, après l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, selon des chiffres communiqués jeudi 3 octobre par le ministère de l’éducation nationale.
Selon le ministère, confirmant des chiffres donnés par RMC, 1 670 actes à caractère antisémite (insultes et violences verbales ou physiques, inscriptions antisémites…) et 1 960 actes racistes ont été signalés sur l’ensemble de l’année scolaire dernière pour les écoles maternelles, élémentaires, collèges et lycées. Lors de l’année scolaire 2022-2023, 400 actes antisémites et 870 actes racistes avaient été signalés (1 270 au total). « Le déclenchement du conflit israélo-palestinien du 7 octobre 2023 et son impact en France sont évidemment à prendre en compte dans l’explication de ces chiffres, qui sont en forte hausse par rapport à l’année précédente », a précisé le ministère à la presse.
Des « consignes extrêmement fermes » adressées aux recteurs
C’est « inquiétant », « inacceptable » et « il faut lutter pied à pied » avec « la plus grande fermeté » contre de tels actes, a affirmé la ministre de l’éducation nationale, lors d’un déplacement au collège Gabriel-Havez à Creil (Oise). « On ne peut pas laisser passer un seul acte antisémite », a ajouté Anne Genetet, qui assure avoir donné des « consignes extrêmement fermes » en ce sens aux recteurs.
Jeudi matin, lors d’une rencontre avec les recteurs d’académie, la ministre leur a demandé « la plus grande vigilance et une remontée la plus précise des actes antisémites − et plus largement des actes ou discours de haine − ainsi que des sanctions justes et proportionnées, en complément des actions de sensibilisation et prévention prévues par les enseignants », selon le ministère. Anne Genetet a également assuré que « la défense de la laïcité est un enjeu extrêmement fort », lors de sa visite dans ce collège qui avait été au cœur de l’actualité en 1989 après l’exclusion de trois jeunes filles voilées.
En mai, le ministère de l’éducation nationale avait fait état de 1 434 actes racistes et antisémites après le 7-Octobre, mais ces chiffres portaient seulement sur la période allant de décembre à mars, a-t-il précisé jeudi. Le ministère avait alors assuré que, selon ses remontées, le conflit israélo-palestinien pouvait expliquer « une partie » de ces faits, « en raison des tensions qu’il provoque et de l’atmosphère qui en découle, les insultes étant majoritaires dans les faits recensés ».