Fabienne Buccio, préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a signé, vendredi 10 janvier, les courriers de résiliation des trois contrats d’association entre l’Etat et le groupe scolaire Al-Kindi, estimant que plusieurs manquements étaient suffisamment « graves » pour justifier la fin du partenariat éducatif, mis en place depuis 2012. Cette décision concerne l’école primaire, le collège et le lycée de l’établissement d’enseignement privé musulman situé à Décines-Charpieu (Métropole de Lyon).
La cité scolaire Al-Kindi compte 620 élèves scolarisés dans 22 classes, du CP à la terminale, et 50 enseignants, dont 36 rémunérés par l’Education nationale en vertu du contrat d’association. La rupture doit prendre effet à partir de la rentrée de septembre, sauf recours et appréciation contraire du tribunal administratif. Les avocats de l’établissement ont annoncé leur intention de saisir la justice. « Une décision extrêmement décevante et porteuse d’une grande violence pour les musulmans de notre pays », ont réagi Hakim Chergui et Sefen Guez Guez, avocats d’Al-Kindi.
Dans ces courriers, dont Le Monde a pris connaissance, la représentante de l’Etat liste une série de reproches administratifs et comptables, comme l’utilisation de professeurs rémunérés par l’Etat dans des classes hors contrats, ou des mouvements financiers transitant par une association satellite. La critique porte surtout sur des questions pédagogiques, comme l’insuffisance d’éducation sur la sexualité, un règlement intérieur plus restrictif pour les filles que pour les garçons ou l’absence des symboles républicains dans les locaux.
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