Tout ce que touche Rodolphe Saadé ne se transforme pas immédiatement en or. Et le destin du journal La Provence le prouve. Racheté au prix fort en septembre 2022 par l’armateur, le quotidien marseillais, première pierre de ce qui est devenu un empire dans les médias avec les acquisitions de La Tribune, BFM TV et RMC, reste aujourd’hui au cœur d’une solide tempête. Une spirale négative que le plan Relance 2027, proposé par son nouveau directeur des rédactions, Olivier Biscaye, et approuvé lundi 10 février par 75 % des journalistes du titre, doit pouvoir aider à juguler.
Lors du dernier comité social et économique (CSE), le 30 janvier, le directeur général, Jean-Louis Pelé, a égrené les mauvaises nouvelles. Des ventes au numéro en forte baisse (16 759 exemplaires en décembre 2024 contre 20 885 un an plus tôt), un déficit d’exploitation annuel de 13,9 millions d’euros, des difficultés de trésorerie. Et surtout un résultat net négatif de 30 millions d’euros.
Un lourd bilan qui témoigne de l’échec du plan de relance précédent de l’ancien directeur général, Gabriel D’Harcourt. Mais qui est aussi plombé par l’héritage de la période où Bernard Tapie détenait le journal. En 2024, La Provence a ainsi dû provisionner dans ses comptes cinq millions d’euros pour financer la dépollution de son ancien siège, avenue Salengro (14e), vendu en 2021 par l’ancien actionnaire au promoteur Cogedim. Elle a aussi dû prévoir une rallonge financière pour que ses rotatives puissent continuer à occuper le site, en attendant leur départ prévu en avril 2026.
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