Une peine de vingt-quatre mois de prison avec sursis probatoire a été requise, jeudi 22 mai, contre Sébastien Jibrayel, ancien adjoint (Parti socialiste, PS) au maire de Marseille, poursuivi pour des violences contre deux militants La France insoumise (LFI) venus coller des affiches dans les quartiers populaires du nord de la cité phocéenne.
Cette affaire avait conduit en mars le maire de Marseille, Benoît Payan, élu divers gauche, à retirer à Sébastien Jibrayel sa délégation et l’ensemble de ses responsabilités municipales.
Sébastien Jibrayel, ancien adjoint aux sports, son père, Henri Jibrayel, ex-député PS, et deux autres hommes sont poursuivis devant le tribunal judiciaire de Marseille pour des faits de violence en réunion ayant entraîné une incapacité temporaire de travail n’excédant pas huit jours contre deux militants LFI le 18 janvier.
« La démocratie était à terre ce jour-là », a déploré la procureure qui a requis vingt-quatre mois de prison avec sursis probatoire contre Sébastien Jibrayel, et dix-huit mois de prison avec sursis probatoire contre Henri Jibrayel. Elle a également requis à l’encontre des deux hommes une privation des droits civiques de trois ans.
Sur les images de vidéosurveillance, visionnées durant l’audience, on voit deux militants LFI en train de décoller des affiches devant une école. Un attroupement se crée ensuite autour d’eux, et un des militants LFI est roué de coups : gifles, coups de poing et coups de pied.
« Un déchaînement de violence inouï »
Sébastien et Henri Jibrayel apparaissent sur les images, arrivant en voiture, se mêlant à l’attroupement, avant de repartir.
La procureure a par ailleurs requis deux ans de prison, dont un an avec sursis probatoire, contre Mohammed Aboud, qui a reconnu avoir porté les coups et expliqué à la barre avoir « perdu le contrôle » de lui-même.
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Pour le quatrième homme, Lyece Choulak, conseiller d’arrondissement des 15e et 16e arrondissements de Marseille, elle a requis quinze mois de prison avec sursis simple.
Les images de vidéosurveillance montrent « un déchaînement de violence inouï », a estimé Me Yones Taguelmint, avocat des militants LFI. On y voit « un seul individu actif, mais il y a un groupement qui se forme pour donner des instructions verbales et physiques pour que les violences continuent », a analysé Me Taguelmint.
« A aucun moment mon client ne porte le moindre coup, à aucun moment mon client n’effleure les parties civiles », a pour sa part insisté l’avocat de Sébastien Jibrayel, Me Benjamin Liautaud.
Les faits se sont déroulés dans la circonscription du député de Marseille, Sébastien Delogu, élu « insoumis », qui avait dénoncé dans un communiqué en janvier des violences « intolérables ».
La délibéré sera rendu le 3 juillet à 8 h 30.