En visite à Mayotte une semaine avant la reprise des cours, Elisabeth Borne a assuré, lundi 18 août, que les élèves des collèges et lycées seraient « accueill[is] dans les mêmes conditions qu’avant le cyclone ». A propos du second degré, la ministre de l’éducation nationale a déclaré avoir constaté de « gros progrès » sur l’état du bâti scolaire.
Au lycée Younoussa-Bamana de Mamoudzou, où la ministre s’est rendue, 57 classes sur 66 sont opérationnelles, huit mois après le cyclone Chido qui a ravagé l’île, en décembre 2024. Si le responsable des travaux, Bruno Ulrich, espère que tout sera prêt le 26 août, il reconnaît qu’il y a « encore beaucoup de choses à faire », en raison de retards liés au manque de matériaux. A proximité de salles encore en chantier, des classes modulaires ont été installées.
A l’école maternelle de Majicavo-Lamir (Koungou), huit préfabriqués ont été installés pour accueillir les élèves de l’école primaire voisine, soufflée par le cyclone, qui avait fait au moins 50 morts. Mais les travaux tardent, faute de financements, souligne le maire de la commune, Assani Saindou Bamcolo.
Concernant le premier degré, Elisabeth Borne a déclaré que « 90 % des élèves pourr[aient] être accueillis à raison de vingt-quatre heures de cours par semaine », soit le temps habituel. Pour les 10 % d’élèves restants, certains auront « dix heures au départ » avant de retrouver progressivement un rythme normal, a affirmé la ministre.
Au collège de M’Gombani à Mamoudzou, Mme Borne a rendu visite aux élèves du dispositif Vacances apprenantes, une semaine de cours de préparation « pour que les élèves démarrent l’année au mieux », selon la ministre, qui a salué le travail fait pour qu’il y ait « les meilleures conditions possible pour la rentrée ».
Cet optimisme n’est pas partagé par les syndicats enseignants. Invitée au collège de M’Gombani, la FCPE 976 a refusé de participer à la visite, estimant que les établissements « ne sont pas prêts ». Du côté du SNES-FSU, sa secrétaire générale, Sophie Vénétitay, a regretté le manque de mesures concernant les moyens humains. « Il y a encore des collègues qui n’ont pas touché la prime exceptionnelle Chido (…). Et sur l’attractivité, peu de choses ont été faites », a-t-elle dit à l’Agence France-Presse.